Le chef de l'opposition britannique, Keir Starmer, déclarera vendredi qu'un gouvernement travailliste embaucherait des centaines de fonctionnaires chargés de l'application de la loi et utiliserait les pouvoirs de lutte contre le terrorisme pour cibler les gangs de passeurs afin d'empêcher les demandeurs d'asile d'arriver en Angleterre à bord de petites embarcations.

La question de l'immigration clandestine devrait constituer un champ de bataille majeur pour les travaillistes et les conservateurs au pouvoir lors des élections nationales qui se tiendront plus tard dans l'année, certains électeurs étant mécontents de l'incapacité des autorités à stopper les dizaines de milliers de demandeurs d'asile qui traversent la Manche chaque année.

Dans un discours prononcé sur la côte sud de l'Angleterre, M. Starmer déclarera qu'il mettrait fin à la culture des conservateurs qui consiste à "parler fort, ne rien faire" et que sa politique est dure mais pragmatique, en comparaison avec le projet du gouvernement d'expulser les demandeurs d'asile vers le Rwanda.

"Il s'agit désormais de savoir si vous pouvez donner la priorité, à tout moment, à la politique des solutions pratiques et rejeter la politique des symboles performatifs - les gadgets et les gestes", dira-t-il, selon des extraits du discours.

Près de huit ans après que le Royaume-Uni a voté pour quitter l'Union européenne et "reprendre le contrôle" de ses frontières, la colère de l'opinion publique à l'égard de l'immigration et des arrivées par petits bateaux continue de jouer un rôle important dans la politique britannique.

M. Starmer, dont le parti semble en passe de remporter les prochaines élections selon les sondages d'opinion, a déclaré que son parti créerait un "commandement de la sécurité des frontières" qui rassemblerait des membres de la police, de l'agence nationale de renseignement et des procureurs afin de collaborer avec les agences internationales pour mettre un terme au trafic de migrants.

Le parti travailliste a déclaré que les centaines de nouveaux enquêteurs spécialisés, agents de renseignement et agents de la police transfrontalière de cette nouvelle unité auraient le pouvoir d'effectuer des perquisitions et d'obtenir des mandats pour saisir des biens avant qu'une infraction n'ait été commise.

M. Starmer a déjà déclaré que son parti abandonnerait le projet gouvernemental d'envoi de demandeurs d'asile au Rwanda, qui est au point mort, et qu'il pourrait chercher à conclure un accord européen sur le retour des demandeurs d'asile, en acceptant éventuellement des quotas de migrants en échange du renvoi des personnes arrivées illégalement.