Zurich (awp) - Le géant pharmaceutique Roche assure avoir observé en étude clinique de phase I une réduction de poids moyenne de 18,8% sur 24 semaines chez des patients obèses ayant pris son CT-388 expérimental.

Ce médicament cible et active les hormone intestinales GLP-1 (pour "glucagon-like peptide-1") et GIP (pour polypeptide insulinotrope dépendant du glucose) et qui contrôlent notamment la sensation de satiété. Il est tombé dans l'escarcelle de Roche en fin d'année dernière, avec le rachat de son développeur californien Carmot Therapeutics.

L'administration hebdomadaire sous-cutanée de la substance a par ailleurs coïncidé avec une normalisation de la glycémie dans un sous-groupe de patients souffrant de diabète de type 2. Sur le plan des effets secondaires, des désagréments gastro-intestinaux légers à modérés comparables à ceux observés dans le cadre d'autres traitements du même type ont été recensés.

"Ces résultats nous encouragent vivement à poursuivre le développement du CT-388 dans les indications contre l'obésité et le diabète de type 2", souligne le responsable médical de la multinationale rhénane Levi Garraway, cité dans le communiqué diffusé jeudi.

Premières foulées d'une cours de fonds

Saluant des résultats probants, les analystes estiment que la mise en bouche manque de consistance et préviennent que le chemin vers une homologation d'un premier traitement de type GLP-1 par Roche est encore long.

Il reste à déterminer si l'irruption de Roche sur ce marché au travers du rachat de Carmot Therapeutics pour près de 3 milliards de dollars s'avérera plutôt "judicieux ou onéreux", au vu de la compétitivité déjà élevée sur ce marché, observe ainsi Peter Welford, chez Jefferies.

Chez Vontobel, Stefan Schneider anticipe une maturation marquée du marché de l'obésité d'ici une éventuelle autorisation de mise sur le marché du CT-388. L'expert recense pas moins de 124 substances en voie de développement dans cette indication, dont 61 en phase clinique I, 47 en phase II et huit en phase III, en plus des huit déjà commercialisées.

Parmi les traitements métaboliques de dernière génération à être déjà arrivés sur le marché, le CT-388 de Roche s'apparente le plus au tirzépatide d'Eli Lilly, considère Marcel Brand, pour la Banque cantonale de Zurich. L'analyste rappelle que le consensus autour des ventes annuelles de ce produit de référence à l'horizon 2030 s'établit à 24 milliards de dollars contre le diabète et à 23 milliards contre l'obésité.

La nouvelle a revigoré le cours d'un bon de jouissance Roche en perdition depuis deux ans désormais. Le poids lourd pharmaceutique de la Bourse suisse a terminé la séance sur un bond de 3,21% à 234,80 francs suisses, alors que l'indice phare SMI a clôturé en hausse de 0,40%.

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