Voici quelques étapes importantes dans les relations entre Israël et les États-Unis, aujourd'hui mises à rude épreuve par le projet du gouvernement israélien de lancer un assaut majeur sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, et par l'avertissement du président Joe Biden que les ventes d'armes américaines seraient suspendues si cet assaut était mené à bien :

1948

Le président Harry Truman devient le premier dirigeant mondial à reconnaître le nouvel État d'Israël.

1956

Furieuse de la prise par Israël de la péninsule du Sinaï et de la bande de Gaza à l'Égypte dans le cadre d'une campagne menée avec la France et la Grande-Bretagne, l'administration du président Dwight Eisenhower insiste sur le retrait inconditionnel d'Israël et menace de suspendre l'aide financière vitale des États-Unis à Israël s'il ne se retire pas. C'est ce qu'il fait.

1967

Les États-Unis soutiennent Israël dans sa guerre de juin contre les États arabes environnants. Mais les relations sont bouleversées par l'attaque israélienne, dans les eaux internationales, du Liberty, un navire espion américain. Trente-quatre marins américains sont tués et 174 blessés. Israël s'est excusé, déclarant avoir confondu le Liberty avec un navire égyptien.

1973

Le président Richard Nixon envoie par avion du matériel militaire à Israël après que l'Égypte et la Syrie, qui ont perdu des territoires lors de la guerre de 1967, ont lancé une attaque surprise contre Israël le jour saint juif du Yom Kippour.

1975

L'administration américaine du président Gerald Ford menace de réévaluer les liens avec Israël si ce dernier ne signe pas un traité de "désengagement" avec l'Égypte pour se retirer de la péninsule du Sinaï, capturée en 1967.

1979

Le président Jimmy Carter préside à la signature d'un traité de paix entre Israël et l'Égypte, conclu lors des pourparlers de Camp David. Israël se retire finalement de la péninsule du Sinaï.

1981

Les États-Unis condamnent le bombardement par Israël du réacteur nucléaire irakien d'Osirak.

1982

Le président Ronald Reagan exprime ce qu'un porte-parole appelle "l'indignation" du premier ministre israélien Menachem Begin à propos des bombardements israéliens sur Beyrouth pendant la guerre du Liban, et fait pression sur lui pour obtenir un cessez-le-feu.

Reagan impose une interdiction de six ans sur les ventes de bombes à fragmentation à Israël après qu'une enquête du Congrès a révélé que les forces israéliennes avaient utilisé ces armes dans des zones peuplées du Liban.

1990

Le secrétaire d'État James Baker déclare que les États-Unis sont de plus en plus las de la lenteur des Israéliens dans les négociations de paix avec les Palestiniens et récite un numéro de téléphone de la Maison-Blanche, exhortant les deux parties à "nous appeler lorsque vous êtes sérieux au sujet de la paix".

1991

Le président George Bush père pousse Israël à rester en dehors de la première guerre du Golfe, craignant qu'une attaque israélienne contre l'Irak ne provoque la désintégration de la coalition dirigée par les États-Unis.

Washington retient 10 milliards de dollars de garanties de prêt demandées par Israël pour absorber l'immigration des Juifs soviétiques, faisant ainsi pression sur le Premier ministre Yitzhak Shamir pour qu'il assiste à la conférence de paix de Madrid. Bush déclare qu'il n'accordera pas les garanties si Israël ne gèle pas la construction de colonies dans les territoires capturés lors de la guerre de 1967.

1992

Bush approuve la demande de garanties de prêt d'Israël après que le Premier ministre Yitzhak Rabin a proposé une réduction limitée de la colonisation.

1993

Le président Bill Clinton organise une poignée de main entre Rabin et le dirigeant palestinien Yasser Arafat lors de la signature d'une déclaration de principes sur l'autonomie palestinienne provisoire.

1998

Bill Clinton accueille un sommet entre Arafat et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Wye River, dans le Maryland. Netanyahou accepte de céder davantage de terres occupées à l'autonomie palestinienne.

2003

Trois ans après le début du soulèvement palestinien, le président George W. Bush annonce un plan de paix intitulé "Feuille de route", qui définit les grandes lignes de la fin de la violence et de la reprise des pourparlers sur la création d'un État.

2004

M. Bush déclare au Premier ministre israélien, M. Ariel Sharon, que "les grands centres de population israéliens existants" - une référence indirecte aux enclaves de colonies juives en Cisjordanie occupée - font qu'il est "irréaliste" d'attendre d'Israël qu'il revienne aux lignes d'armistice tracées en 1949.

2009

M. Bush déclare au parlement israélien que le lien indéfectible entre Israël et les États-Unis est plus profond que n'importe quel traité et qu'il repose sur le lien commun avec la Bible.

2010

Israël annonce la construction de nouvelles maisons de colons autour de Jérusalem lors d'une visite du vice-président du président Barack Obama, Joe Biden. La secrétaire d'État Hillary Clinton qualifie cette décision d'"insultante".

2011

M. Netanyahou donne une conférence à M. Obama dans le bureau ovale de la Maison-Blanche, quelques jours après que ce dernier a déclaré publiquement que "les frontières entre Israël et la Palestine devraient être basées sur les lignes de 1967".

2015

Obama déclare que la communauté internationale ne croit pas qu'Israël soit sérieux au sujet d'une solution à deux États.

2016

Dans les dernières semaines de sa présidence, M. Obama autorise l'adoption d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies condamnant la colonisation israélienne en refusant le veto américain. Cette décision rompt avec l'habitude qu'ont les États-Unis de protéger Israël aux Nations unies.

2017

Revenant sur des décennies de politique américaine, le président Donald Trump reconnaît Jérusalem comme capitale d'Israël. La nouvelle ambassade américaine y ouvre ses portes en 2018.

2019

L'administration Trump reconnaît la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan, territoire pris à la Syrie lors de la guerre de 1967. Les États-Unis sont le seul pays à le faire.

2023

7 octobre - Le président américain Joe Biden offre à Israël "tous les moyens de soutien appropriés" après l'attaque lancée le 7 octobre par le groupe militant palestinien Hamas contre Israël depuis Gaza, et avertit "toute partie hostile à Israël" de ne pas chercher à prendre l'avantage.

12 décembre - Joe Biden avertit Israël qu'il est en train de perdre le soutien de la communauté internationale en raison des bombardements "aveugles" de civils à Gaza dans le cadre de sa guerre contre les militants du Hamas.

2024

8 février - Joe Biden déclare qu'il souhaite une "pause durable dans les combats" et que la réponse militaire d'Israël à Gaza a été "excessive".

11 février - M. Biden déclare à M. Netanyahou qu'Israël ne devrait pas lancer d'opération militaire dans la ville de Rafah, à l'extrême sud de Gaza, sans un plan crédible visant à garantir la sécurité du million de personnes qui y sont réfugiées.

12 mars - M. Netanyahou déclare qu'Israël poursuivra sa campagne militaire à Rafah.

8 mai - Le président Joe Biden avertit publiquement Israël, pour la première fois, que les États-Unis cesseront de lui fournir des armes si les forces israéliennes envahissent Rafah.

9 mai - Les forces israéliennes massent des chars à proximité des zones bâties de Rafah.