New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont terminé en légère hausse jeudi, mais le semblant d'élan amorcé mercredi après le rapport sur les stocks américains a déjà quasiment disparu, faute d'enthousiasme.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a grignoté 0,35%, pour clôturer à 83,88 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain avec échéance en juin a lui arraché 0,34%, à 79,26 dollars.

"Les marchés sont calmes, pour je ne sais quelle raison", a observé John Kilduff, d'Again Capital.

Après "un déluge (de nouvelles et données économiques) de deux ou trois semaines", "les choses se sont apaisées", confirme Christopher Vecchio, de Tastylive.

Mercredi, l'or noir avait repris un peu de couleurs après être descendu à un plus bas de huit semaines, grâce notamment au rapport hebdomadaire de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA).

Celui-ci a fait état d'une baisse de 1,4 million de barils des stocks commerciaux américains la semaine dernière, alors que les analystes n'attendaient qu'une contraction de 1,1 million de barils.

Les opérateurs ont aussi relevé l'accélération des raffineries américaines, dont le taux d'utilisation est passé à 88,5% de leurs capacités, contre 87,5% la semaine précédente.

Mais à bien y regarder, estime John Kilduff, "les chiffres étaient ternes, en particulier en ce qui concerne la demande d'essence", inférieure de plus de 5% à son niveau de l'an dernier à la même époque.

En excluant les trois années perturbées par la pandémie de coronavirus (de 2020 à 2022), il faut remonter près d'une décennie en arrière pour trouver trace de volumes plus faibles livrés au marché américain à cette période de l'année.

Sur le plan géopolitique, "on continue à suivre la situation" au Moyen-Orient, "comme d'habitude, mais il n'y a pas eu de développement susceptible de déstabiliser l'équilibre actuel", avec un prix du WTI proche de 80 dollars, a fait valoir John Kilduff.

Pour l'analyste, les cours ne peuvent compter sur la perspective d'un prolongement, au-delà de juin, des coupes dans leur production décidées par plusieurs membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés de l'accord Opep+, qui est déjà intégrée par le marché.

"Ils n'ont plus de munitions", estime John Kilduff, pour qui les prochaines réunions de l'Opep+ - la première étant prévue le 1er juin - "vont être neutres, voire baissières" pour les prix du brut.

"Les producteurs qui se sont signalés récemment ont même évoqué de possibles hausses de production", rappelle l'analyste.

afp/rp