Maersk et d'autres compagnies maritimes ont détourné des navires autour du Cap de Bonne Espérance en Afrique depuis décembre afin d'éviter les attaques des militants Houthi alignés sur l'Iran en mer Rouge, les temps de voyage plus longs faisant grimper les taux de fret.
"La zone de risque s'est élargie et les attaques s'étendent plus loin au large", a déclaré Maersk dans un avis actualisé adressé à ses clients lundi.
"Cela a obligé nos navires à prolonger leur voyage, ce qui entraîne des délais et des coûts supplémentaires pour acheminer votre cargaison jusqu'à sa destination pour le moment", a ajouté la société.
En détournant le trafic du canal de Suez, Maersk a estimé que la capacité du secteur des conteneurs entre l'Extrême-Orient, l'Europe du Nord et la Méditerranée serait réduite de 15 à 20 % au cours du trimestre avril-juin.
Un porte-parole de la compagnie a déclaré que la situation en mer Rouge restait complexe et continuait d'évoluer.
Le groupe danois, considéré comme un baromètre du commerce mondial, a déclaré la semaine dernière que les perturbations du transport maritime devraient durer au moins jusqu'à la fin de l'année, bien que la société allemande Hapag-Lloyd ait émis une note légèrement plus optimiste, affirmant qu'elle pensait que la crise pourrait être surmontée avant la fin de l'année 2024.
La compagnie française CMA CGM continue d'envoyer certains navires via la mer Rouge, escortés par des frégates de la marine française ou d'autres marines européennes, mais la majorité de ses navires sont déroutés autour de l'Afrique, a déclaré Rodolphe Saade, PDG et président du conseil d'administration, au quotidien Lemonde.
"Le problème est que vous devez faire escale dans des ports qui ne sont pas la destination finale et transborder sur des navires plus petits", a déclaré M. Saade dans une interview publiée lundi.
"Tanger est saturé et il faut trouver des alternatives, comme Algeciras ou Valence (Espagne)", a-t-il ajouté.
NAVIGUER PLUS VITE
Les voyages autour de l'Afrique ont eu pour effet de provoquer des goulets d'étranglement et des regroupements de navires, c'est-à-dire l'arrivée simultanée de plusieurs navires au port, ainsi que des pénuries d'équipement et de capacité.
"Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour améliorer la fiabilité, notamment en naviguant plus vite et en augmentant la capacité", a déclaré Maersk, ajoutant qu'il avait jusqu'à présent loué plus de 125 000 conteneurs supplémentaires.
"Nous avons augmenté la capacité, dans la mesure du possible, en fonction des besoins de nos clients", a déclaré la société.
