Pékin (awp/afp) - L'activité manufacturière en Chine a poursuivi sa hausse en avril pour le deuxième mois d'affilée mais à un rythme moins robuste, selon des chiffres officiels publiés mardi, qui traduisent une reprise toujours fragile et inégale dans le pays.

L'indice des directeurs d'achat (PMI), reflet de l'activité des usines et de la santé du monde industriel, s'est établi à 50,4 points, a annoncé le Bureau national des statistiques (BNS).

Il s'agit d'un tassement par rapport à mars (50,8) mais la performance reste supérieure aux attentes d'analystes interrogés par l'agence Bloomberg (50,3).

Un chiffre supérieur à 50 témoigne d'une expansion de l'activité manufacturière et, en deçà, il traduit une contraction.

Il s'agit de son deuxième mois de hausse d'affilée après avoir été dans le rouge entre septembre 2023 et février.

Pour sa part, l'indice PMI indépendant calculé par le cabinet S&P Global et le média économique chinois Caixin a accéléré en avril à 51,4 points, contre 51,1 un mois plus tôt.

Cet indicateur sonde principalement des petites et moyennes entreprises, tandis que le baromètre officiel se concentre sur les grands groupes industriels étatiques, ce qui explique les écarts entre les deux PMI.

La Chine a commencé à lever en décembre 2022 ses restrictions draconiennes liées au Covid qui pénalisaient lourdement l'économie depuis trois ans.

Le rebond tant attendu a été bref, moins robuste qu'espéré et s'est essoufflé l'an dernier.

La reprise bute notamment sur une confiance morose des ménages et des entreprises dans un contexte d'incertitudes, ce qui pénalise la consommation.

Si certains secteurs ont largement retrouvé des couleurs (notamment les services et le tourisme), d'autres restent à la peine, en particulier l'immobilier qui a longtemps été en Chine un moteur de la croissance.

L'indice PMI non-manufacturier, qui inclut les services et notamment les transports, a donc logiquement augmenté en avril à 51,2 points. Mais sa progression a été là aussi bien moins robuste qu'en mars (53 points).

Des analystes interrogés par Bloomberg anticipaient un tassement plus modéré (52,3).

La Chine a signé l'an dernier l'une des croissances les plus faibles en trois décennies (5,2%), selon un chiffre officiel qui laisse dubitatifs certains économistes compte tenu du contexte.

Ce taux ferait rêver nombre de nations développées, mais il reste pour la Chine bien loin de l'expansion fulgurante qui l'a propulsée ces dernières décennies vers les sommets de l'économie mondiale.

afp/jh