Les charges de dépréciations, essentiellement concentrées sur les centrales électriques, se montent à 8,8 milliards d'euros, soit plus de la moitié de la valeur de marché du groupe.

La première société allemande de service aux collectivités ("utility") a lancé le processus de scission de ses activités de production d'électricité et de négoce énergétique, qui seront cantonnées dans une nouvelle structure cotée en Bourse a priori au second semestre et appelée Uniper.

Les "utilities" allemandes souffrent de l'engouement pour les énergies renouvelables, de la chute des prix de gros de l'électricité et de la décision de l'Allemagne d'en finir avec le nucléaire d'ici 2022.

E.ON compte se recentrer sur les renouvelables, les réseaux et les services.

Le titre, qui a fondu de plus de 40% sur un an, a ouvert en hausse de 1,8% à la Bourse de Francfort avant de se retourner à la baisse. Il perdait 1% à 8,25 euros vers 09h00 GMT, alors que l'indice Dax progressait de 0,37%.

"On craint qu'il y ait encore des dépréciations et la scission prévue reste source des grandes incertitudes", commente un trader de Francfort.

La perte nette de 2015 est de sept milliards d'euros contre 3,16 milliards en 2014. Les analystes avaient anticipé une perte de 6,48 milliards d'euros.

"Nos soldes témoignent de la transformation structurelle de grande ampleur que subit notre secteur et qui continue sans relâche cette année", explique le président du directoire Johannes Teyssen dans un communiqué.

"Le parcours qui nous attend sera plus difficile et plus long que prévu", ajoute-t-il.

L'excédent brut d'exploitation (EBE, Ebitda) annuel est en baisse de 10% à 7,56 milliards d'euros, dépassant toutefois le consensus qui le donnait à 7,26 milliards.

E.ON table sur un Ebitda de six à 6,5 milliards d'euros cette année, en baisse de plus de 20%, alors que le consensus est de 6,6 milliards.

Cette prévision devra être ajustée et pourrait être révisée à la baisse après l'introduction en Bourse d'Uniper, a prévenu E.ON, qui a annoncé en outre que Werner Wenning abandonnerait le 8 juin prochain ses fonctions de président du conseil de surveillance.

Karl-Ludwig Kley, qui quittera le mois prochain son poste de président du directoire de Merck, lui succédera.

(Christoph Steitz; Wilfrid Exbrayat et Patrick Vignal pour le service français)