PARIS (Reuters) - L'économie française a accéléré au premier trimestre 2024 dans un contexte de reprise de la consommation des ménages, soutenue par les services, ce alors que l'inflation demeure stable, montre les chiffres publiés mardi par l'Insee.

Le produit intérieur brut (PIB) de la France a progressé de 0,2% sur les trois premiers mois de l'année, un chiffre supérieur aux attentes des économistes interrogés par Reuters qui tablaient sur une hausse de 0,1%, comme au quatrième trimestre 2022.

"La demande intérieure finale (hors stocks) repart à la hausse et contribue positivement à la croissance du PIB ce trimestre (+0,4 point après 0,0 point au quatrième trimestre 2023)", a expliqué l'Insee dans une note.

Cela est dû à l'accélération de la consommation des ménages (+0,4% après +0,2%) et au rebond de l'investissement (formation brute de capital fixe +0,3 % après -0,9 %).

"À l'inverse, la contribution du commerce extérieur à la croissance baisse et est nulle au premier trimestre 2024 (0,0 point après +1,0 point)", ajoute l'Insee.

Les importations sont reparties à la hausse (+0,2% après -2,3%) et les exportations ont progressé de 0,5% après +0,4%.

Cette première estimation du PIB est conforme aux attentes formulées par la Banque de France qui a maintenu en avril sa prévision de croissance pour l'économie française à 0,2% au premier trimestre par rapport aux trois mois précédents, citant la progression des services marchands.

"La croissance acquise à la fin du premier trimestre sera donc plus élevé que prévu, à 0,5%. Cela signifie que la prévision de croissance du gouvernement de 1% pour l'année sera plus facilement atteignable que prévu, même si cette prévision reste ambitieuse", constate Charlotte de Montpellier, économiste senior chez ING.

L'accélération de l'activité ne devrait néanmoins pas se poursuivre les prochains mois, alors que les derniers indicateurs avancés montrent une dégradation du sentiment économique, souligne ING.

DYNAMIQUE DES PRIX

Les chiffres de l'Insee ont également montré que l'inflation avait rebondi sur un mois en avril, en raison de la hausse des prix des services.

Les prix à la consommation avanceraient de 0,5% sur un mois en avril selon les données préliminaires, comme attendu par le consensus, après une hausse de 0,2% en mars. L'Insee souligne que cette accélération "serait due à la hausse des prix des services, notamment des transports et des autres services".

Sur un an, l'inflation a néanmoins reculé à 2,2%, contre 2,3% en mars.

Les prix à la production, dont les chiffres ont été également publiés mardi, ont poursuivi leur ralentissement mais à un rythme moindre que les mois précédents.

Les prix ont reculé de 0,2% sur un mois en mars après une baisse de 1,7% en février.

"Ces données montrent, une fois encore, que la désinflation est un processus lent, surtout à la fin de la route vers le retour à 2%", constate Charlotte de Montpellier.

Alors que l'inflation allemande a surpris à la hausse lundi, les marchés pourraient s'inquiéter de la persistance de l'inflation dans les pays de la zone euro.

La Banque centrale européenne s'est pratiquement engagée à baisser ses taux à l'occasion de sa réunion de juin, mais les membres du Conseil des gouverneurs de l'institution sont divisés sur la trajectoire subséquente des taux.

(Rédigé par Blandine Hénault et Corentin Chappron, édité par Jean-Stéphane Brosse et Kate Entringer)