par Eric Burroughs

Le dollar a toutefois cédé du terrain à la fin de l'année alors que le calme revenait sur les marchés après une période de volatilité extrême. 2009 s'annonce indécise pour la monnaie américaine, les investisseurs étant préoccupés par le niveau élevé des dépenses publiques aux États-Unis et les injections de liquidités de la Réserve fédérale pour tenter de relancer l'économie.

Le grand gagnant de l'année 2008 est le yen qui a bénéficié d'un débouclage massif des opérations de "carry trade", qui consistent à emprunter du yen, devise à faible rendement, pour investir dans des actifs plus rémunérateurs et donc plus risqués.

La livre sterling et le dollar australien devraient en revanche afficher des pertes annuelles record face au dollar. La chute de 27% de la livre pourrait constituer la plus forte baisse depuis l'abandon de l'étalon or en 1971.

Par rapport aux autres devises européennes, l'euro tire son épingle du jeu grâce au caractère progressif de l'assouplissement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne qui contraste avec les baisses drastiques et historiques des taux d'intérêt d'autres banques centrales comme la Réserve fédérale ou la Banque d'Angleterre.

LE DOLLAR SOUS PRESSION EN 2009 ?

La Fed a ramené ses taux à un niveau virtuellement nul et a lancé une série d'acquisitions d'actifs pour tenter d'aider les marchés à se remettre de la crise. En conséquence, les rendements des emprunts d'État à dix ans sont tombés à près de 2,0%, leur niveau le plus bas depuis 1950.

Un nouveau recul de la volatilité sur les marchés aurait pour conséquence de mettre le dollar sous pression en 2009 car les valeurs refuge auraient alors perdu de leur attrait, soulignent des courtiers et des analystes.

"S'il n'y a pas d'autres chocs financiers importants, je pense que le dollar va s'affaiblir quelque peu au premier trimestre", estime Gerrard Katz, directeur des opérations sur les devises nord-asiatiques à Standard Chartered à Hong Kong.

"Mais cela dit, je pense que l'Europe acceptera moins facilement un euro proche de 1,50 dollar ou 1,55 dollar", ajoute-t-il, en référence aux protestations des exportateurs de la zone euro quand la devise européenne se renforce.

A 07h50 mercredi, l'euro était stable face au dollar à 1,4093 dollar mais sur l'ensemble de l'année, il affiche un recul de 3,4% après avoir atteint un plus bas de deux ans et demi en octobre à 1,2330 dollar.

La livre sterling se rapproche quant à elle d'un plus bas historique face à l'euro à 97,53 pence selon les données Reuters. L'euro est en hausse de 33% depuis le début de l'année et s'achemine vers la parité avec la devise britannique pour la première fois depuis sa création en 1999.

Face au dollar, la livre sterling se situait juste au-dessus d'un plus bas de six ans et demi à 1,4449.

Version française Gwénaelle Barzic