Le conseil des gouverneurs de la Banque du Canada (BdC) a convenu ce mois-ci que les taux d'intérêt ne baisseraient probablement que progressivement, compte tenu des risques qui pèsent sur les perspectives d'inflation, selon le compte rendu de la réunion publié mercredi.

La banque centrale a maintenu son taux d'intérêt directeur inchangé à 5 %, son plus haut niveau depuis près de 23 ans, le 10 avril, et le compte rendu des discussions qui ont précédé l'annonce a montré que les six membres du conseil étaient divisés sur le calendrier d'une éventuelle baisse.

"Bien qu'il y ait eu une diversité de points de vue sur le moment où les conditions justifieraient probablement une baisse du taux directeur, ils ont convenu que l'assouplissement de la politique monétaire serait probablement graduel, étant donné les risques qui pèsent sur les perspectives et la lenteur du retour de l'inflation à l'objectif", indique le compte-rendu.

Le gouverneur Tiff Macklem a déclaré vendredi dernier que si l'inflation montrait des signes de ralentissement, la banque souhaitait voir davantage de signes de progrès soutenus avant de commencer à réduire les taux.

La banque a augmenté les taux d'intérêt de 475 points de base en l'espace de 16 mois avant de les laisser en suspens depuis juillet dernier.

Bien que cela ait contribué à faire baisser l'inflation de 8,1 % en juin 2022 à 2,9 % en mars, la banque estime qu'il faudra attendre la fin de l'année 2025 pour que l'inflation atteigne son objectif de 2 %, en partie à cause de la persistance des coûts élevés du logement.

Le conseil des gouverneurs a noté des progrès constants dans la réduction du taux d'inflation global et des mesures de base, qui excluent davantage les prix des produits les plus volatils.

"Certains membres ont souligné que, compte tenu des bons résultats de l'économie, le risque que la politique monétaire restrictive ralentisse l'économie plus que nécessaire pour ramener l'inflation à l'objectif avait diminué", peut-on lire dans le procès-verbal.

Ces membres ont estimé qu'il fallait être plus rassurant pour réduire le risque d'un arrêt de la baisse de l'inflation de base.

"D'autres membres ont mis davantage l'accent sur les progrès réalisés en matière de réduction de l'inflation... ils ont estimé qu'il existait un risque de maintenir une politique monétaire plus restrictive que nécessaire", selon les délibérations.

Le 10 avril, M. Macklem a déclaré qu'une baisse des taux en juin pourrait être possible. Les marchés monétaires considèrent la possibilité d'une baisse des taux en juin comme un jeu de pile ou face, alors qu'une baisse de 25 points de base en juillet est entièrement prise en compte...

Les membres ont également discuté de la trajectoire de la croissance démographique et de la récente décision du gouvernement fédéral de réduire la part des résidents non permanents, facteurs qui, selon eux, "compliquent les perspectives de l'activité économique et de l'inflation".

(Reuters Ottawa bureau) Mots clés : CANADA CENBANK/