Les 15 membres du Conseil négocient actuellement une résolution rédigée par le Royaume-Uni qui, selon les diplomates, pourrait être soumise au vote vendredi. Le mois de jeûne musulman du Ramadan commence en début de semaine prochaine.

Le projet de résolution "demande à toutes les parties de veiller à la levée de tous les obstacles et de permettre un accès humanitaire complet, rapide, sûr et sans entrave, y compris transfrontalier et de part et d'autre de la ligne de démarcation, et de se conformer à leurs obligations en vertu du droit humanitaire international", selon le texte vu par Reuters.

Les États-Unis affirment que les parties belligérantes ont commis des crimes de guerre et que la RSF et les milices alliées ont également commis des crimes contre l'humanité et des actes de nettoyage ethnique. Selon les Nations unies, près de 25 millions de personnes, soit la moitié de la population du Soudan, ont besoin d'aide, quelque 8 millions ont fui leur foyer et la faim augmente.

"La communauté internationale est loin d'en faire assez pour résoudre cette grave crise", a déclaré mercredi à la presse l'ambassadrice des États-Unis auprès de l'ONU, Linda Thomas-Greenfield.

L'année dernière, entre 10 000 et 15 000 personnes ont été tuées dans une seule ville de la région du Darfour occidental, au Soudan, lors de violences ethniques perpétrées par les forces de sécurité soudanaises et les milices arabes alliées, selon un rapport des observateurs des sanctions de l'ONU, dont Reuters a pris connaissance en janvier.

Depuis que la guerre a éclaté le 15 avril 2023, le Conseil n'a publié que trois communiqués de presse condamnant les violences et exprimant son inquiétude. Il a ensuite repris ces termes dans une résolution de décembre qui a mis fin à une mission politique de l'ONU, à la demande du ministre des affaires étrangères en exercice du Soudan.

Les observateurs des sanctions de l'ONU ont également qualifié de "crédibles" les accusations selon lesquelles les Émirats arabes unis auraient apporté un soutien militaire aux forces de sécurité soudanaises. Les Émirats arabes unis nient avoir apporté un soutien militaire à l'une des parties rivales du Soudan.

Le projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies exhorte tous les pays à "s'abstenir de toute ingérence extérieure visant à attiser le conflit et l'instabilité et à soutenir au contraire les efforts en faveur d'une paix durable".

Pour être adoptée, une résolution du Conseil de sécurité doit recueillir au moins neuf votes favorables et aucun veto des États-Unis, de la Russie, de la Grande-Bretagne, de la Chine ou de la France.