par Christopher Johnson

Le prix du baril a inscrit un record historique en juillet en dépassant les 147 dollars, mais les cours se sont effondrés ces six derniers mois avec l'entrée en récession des principales économies mondiales dans le sillage de la crise du crédit. Au grand dam des pays producteurs et des compagnies pétrolières, mais au grand soulagement des pays importateurs de brut.

La publication mardi de nouvelles statistiques décevantes aux Etats-Unis a renforcé les craintes d'une demande atone en énergie en 2009 et occulté l'impact des tensions au Proche-Orient et les anticipations d'une baisse de la production en Arabie saoudite.

Les analystes tablent en moyenne sur un baril de brut léger américain à 49 dollars au premier trimestre et à 58,48 dollars sur l'ensemble de l'année, en baisse de 14 dollars par rapport à leurs précédentes estimations, selon la dernière enquête Reuters.

A 9h35 GMT, le contrat février sur le brut américain tombait à 38 dollars, en baisse de 1,03 dollar. Le Brent reculait de 97 cents à 39,18 dollars.

"Nous nous attendons à ce que les prix de l'énergie restent sur la défensive au cours des premières semaines de la nouvelle année, en partant évidemment de l'hypothèse que les violences au Proche-Orient ne gagnent pas d'autres pays", dit MF Global dans une note à ses clients.

L'OPEP N'EXCLUT PAS DE SE RÉUNIR AVANT MARS

Le brut avait rebondi de 12% lundi après l'offensive de l'armée israélienne contre le Hamas dans la bande de Gaza mais les prix ont à nouveau baissé rapidement, les analystes jugeant limité le risque de problèmes d'approvisionnement dans le Golfe.

Les marchés sont avant tout préoccupés par la dégradation de la conjoncture économique.

Selon une enquête MasterCard, la demande d'essence aux Etats-Unis pour la semaine s'achevant le 26 décembre a chuté de 3,8% par rapport à la même période l'année précédente, les conducteurs cherchant à faire des économies pendant la période de Noël.

La publication mercredi des statistiques sur les stocks pétrolier américains devraient donner une idée plus précise de l'impact de la crise économique sur le pétrole.

L'Arabie saoudite, le plus grand exportateur mondial de pétrole, devrait quant à lui encore réduire sa production au mois de février, ont rapporté mardi des sources du secteur, ce qui pourrait même potentiellement ramener sa production en-dessous de l'objectif fixé par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

Le prix du baril ayant décroché de plus de 100 dollars depuis les records inscrits en milieu d'année, l'organisation est convenue d'une baisse historique de 2,2 millions de barils par jour de sa production pour tenter de faire remonter les cours. Avant cela, elle avait déjà réduit à trois reprises sa capacité, une baisse représentant en tout 5% des approvisionnements mondiaux.

Si le cartel estime que ses décisions devraient favoriser une stabilisation des cours, il a indiqué la semaine dernière qu'il pourrait tenir une réunion exceptionnelle avant son prochain rendez-vous de mars si le baril continue de chuter.

Le président de l'Opep Chakib Khelil a indiqué que le sommet économique arabe qui doit se tenir le 19 janvier au Koweït et auquel doivent participer certains ministres de l'Opep pourrait être l'occasion pour le cartel de faire le point sur la situation.

Christopher Johnson à Londres et Chua Baizhen à Singapour, version française Gwénaelle Barzic