"Nous avons accompli tout cela sans les instances dont a besoin un grand pays comme les Etats-Unis", estime Paulson, dans l'une de ses dernières interviews avant de quitter ses fonctions le 20 janvier.

Selon lui, même après le vote par le Congrès du plan de sauvetage de 700 milliards de dollars, les Etats-Unis manquaient encore de certains moyens, notamment un régime spécial de faillite destiné aux institutions financières non-bancaires.

"Nous faisons face à quelque chose de vraiment historique, et nous n'avons aucun mode d'emploi. (...) La principale raison de la difficulté de notre tâche est que ces excès se sont installés depuis de très nombreuses années. De plus, l'architecture du système de régulation des Etats-Unis était désespérément obsolète", a déclaré Paulson selon les propos cités par le Financial Times.

Le secrétaire au Trésor a reconnu avoir été surpris par la violence de la crise, mais a ajouté avoir saisi son ampleur à partir d'août, lorsque les groupes de refinancement de crédit immobilier Freddie Mac et Fannie Mae ont frôlé la mise sous tutelle.

"Si vous me demandez si, il y a six mois, j'ai été surpris par l'ampleur de la tâche à accomplir, ma réponse est 'oui'", a admis Paulson.

"Mais pendant assez longtemps, nous nous sommes trouvés dans la situation frustrante d'être bien plus conscients que le public ou même que le Congrès de la magnitude de la crise."

Interrogé sur l'équipe formée par le président élu Barack Obama, qui a choisi le président de la réserve fédérale de New York Timothy Geithner pour succéder à Paulson, ce dernier a fait leur éloge.

"Ils ont une formidable équipe et ils n'ont pas besoin qu'on les conseille. Je le pense vraiment."

Bureau Asie, version française Gregory Schwartz