ROME, 31 décembre (Reuters) - Le président du Conseil italien Mario Monti a déclaré lundi qu'il visait une majorité aux élections législatives de février et qu'il rechercherait une alliance avec les partis d'accord avec son programme pro-européen.

Sans le dire explicitement, le chef du gouvernement sortant a semblé indiquer être ouvert à une alliance avec le centre gauche emmené par le Parti démocrate (PD) de Pier Luigi Bersani, donné favori dans les sondages, mais seulement après le scrutin.

Dimanche, Pier Luigi Bersani avait appelé Mario Monti à choisir son camp après l'annonce par ce dernier de son intention de prendre la tête d'une coalition centriste lors des législatives anticipées des 24 et 25 février.

Mario Monti s'est ainsi placé au centre d'une course à trois qui le mettrait aux prises avec le PD et le Parti de la liberté (PDL) de Silvio Berlusconi.

Silvio Berlusconi a accusé Mario Monti de chercher à conclure un accord en sous main pour favoriser la gauche.

"Le nouveau gouvernement est né avec le but de rassembler le consensus de la majorité des Italiens", a déclaré Mario Monti sur son site web.

"Que cet objectif soit totalement achevé ou que ce ne soit pas le cas, nous rechercherons la convergence avec les forces politiques qui adoptent une ligne d'action compatible avec notre stratégie européenne", a ajouté le président du Conseil.

Pour lui, l'Italie doit rester un acteur central de la politique et de l'intégration européennes. Il s'agit, dit-il, de contrer la montée des partis populistes et anti-européens.

La position de Mario Monti est partagée par le président de la République, Giorgio Napolitano, qui a déclaré lors de ses voeux que l'Italie ne renouerait avec la croissance que si elle travaillait en étroite collaboration avec ses alliés européens et qu'elle devait demeurer un acteur important de l'Europe.

Mario Monti a annoncé vendredi qu'il entendait mener une coalition de partis centristes soutenant son programme de réformes et pro européen lors des élections législatives anticipées, et aller au-delà de la traditionnelle opposition droite-gauche.

Dans un communiqué distinct, le gouvernement italien a affirmé que l'avenir économique du pays s'était "sensiblement" éclairé depuis la nomination de Mario Monti il y a treize mois.

Dans un document de 18 pages intitulé "Analyse d'une année au gouvernement", le cabinet riposte aux attaques de l'ancien président du Conseil Silvio Berlusconi ou du comique populiste Beppe Grillo, leader du Mouvement 5 étoiles, qui accusent la hausse des impôts et la baisse des dépenses publiques d'alimenter la récession. (voir ) (Danielle Rouquié pour le service français)