(Bilan actualisé, précisions)

BAGDAD, 31 décembre (Reuters) - Une série d'attentats et 'explosions ont fait plus de 20 morts et 87 blessés lundi en Irak où les tensions entre chiites, sunnites et Kurdes demeurent très fortes un an après le retrait des troupes américaines du pays, a rapporté la police.

Les attaques commises par les activistes de chaque camp sont quasiment quotidiennes et on recense un attentat d'envergure chaque mois en moyenne.

Les violences commises lundi, qui n'ont pas été revendiquées, font suite à une semaine de protestations organisées par la communauté sunnite contre le Premier ministre chiite Nouri al Maliki.

Les manifestants, qui ont poursuivi leur mouvement lundi à Samarra, Ramadi et Mossoul, demandent l'abolition de lois antiterroristes qu'ils jugent discriminatoires à leur égard et la fin de ce qu'ils considèrent comme des tentatives de marginalisation de leur communauté.

Sept personnes d'une même famille sunnite ont été tuées dans l'explosion d'une bombe à proximité de chez elles, dans la ville de Moussayab, au sud de Bagdad.

Dans la capitale, un attentat à la voiture piégée visant des pèlerins chiites a fait cinq morts.

Dans la ville à majorité chiite d'Hilla, une voiture piégée a explosé au passage du convoi du gouverneur de la province de Babil, le manquant mais tuant deux autres personnes, a rapporté la police.

Quatre personnes ont été tuées dans la ville pétrolière de Kirkouk dans le nord du pays quand des activistes à bord d'une voiture chargée d'explosifs ont tenté de pénétrer dans un bureau de la sécurité kurde. Sur les quatre morts, trois sont des activistes.

Auparavant, deux policiers avaient été tués à Kirkouk dans l'explosion d'une bombe qu'ils tentaient de désamorcer. Un responsable militaire et son garde du corps ont également été tués lors d'une fusillade dans le sud de la ville.

Kirkouk est au coeur d'une lutte d'influence entre le gouvernement central de Bagdad et la région autonome du Kurdistan irakien à propos de la terre et des droits pétroliers pétrole.

Si les violences intercommunautaires demeurent moins fréquentes qu'en 2006-2007 où elles avaient atteint un pic, plus de 2.000 personnes ont trouvé la mort dans des attentats au cours des 12 derniers mois. (Aseel Kami, Ali al-Rubaie à Hilla, Mustafa Mahmoud et Omar Mohammed à Kirkouk, et Ali Mohammed à Bakouba; Hélène Duvigneau, Pascal Liétout et Danielle Rouquié pour le service français)