Constatant que "le différentiel d’inflation entre les Etats-Unis et la zone euro est devenu significatif" et que la zone euro "se retrouve à nouveau au pied du mur de la déflation", Rémi Lelu de Brach, gérant obligataire chez Quilvest Gestion, estime que la BCE devra agir "sur tous les fronts" demain pour satisfaire les marchés.

Dans le détail, le gestionnaire d'actifs anticipe une nouvelle baisse du taux de dépôt qui pourrait passer de -0,3% à -0,4% "même si un tel mouvement de 0,10 point sera perçu par le marché comme un geste insuffisant". De plus, le gérant obligatoire de Quilvest Gestion table sur une stabilité du taux directeur, à 0,05%, à une augmentation du volume mensuel d'achat d'actifs réalisés dans le cadre du QE à 70 milliards d'euros et la prolongation de ce programme de six mois.

Alors que c'est l'urgence qui domine en zone euro, Rémi Lelu de Brach observe que la situation est différente aux Etats-Unis. La Fed, qui se réunit la semaine prochaine, est plutôt contrainte de faire patienter les marchés et d'entretenir le flou sur ses intentions.

"D'un côté, mettre en avant le risque inflationniste pour préparer les esprits à un relèvement trop précipité des taux serait très mal perçu par le marché, qui s'inquiète des perspectives de l'économie américaine. De l'autre, assurer aux marchés qu'aucune hausse de taux n'interviendra au cours des prochains mois risquerait de décrédibiliser le discours de la Fed et pourrait relancer le risque inflationniste", explique le gérant obligataire de Quilvest.