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Alain Weill et Jean-Paul Baudecroux font cause commune dans la TNT

Le 05 juillet 2010 à 10:00

Zonebourse.com Par

Le patron de NextRadioTV et son homologue de NRJ Group, Jean-Paul Baudecroux, veulent créer de nouvelles chaînes en TNT. Leur objectif ? « Rééquilibrer le paysage audiovisuel », qu'il juge déloyal.

En septembre prochain, le CSA lancera un appel à candidatures pour la création de deux nouvelles chaînes nationales gratuites sur la TNT, en haute définition. Alain Weill et Jean-Paul Baudecroux annoncent dors et déjà leur candidature.

Alain Weill soutient la création d'une chaîne d'information sportive, RMC Sport, tandis que le patron de NRJ Group défendra Chérie HD, à dominante féminine. « Les femmes méritent le HD », lance Jean-Paul Baudecroux.

RMC Sport s'appuiera sur les 50 journalistes sportifs déjà présents dans le groupe NextRadioTV. Son budget atteindrait 30 millions d'euros par an et vise 50 millions d'euros de recettes publicitaires annuelles. Le modèle économique de Chérie HD serait assez proche.

Alain Weill et Jean-Paul Baudecroux, déjà présents sur la TNT via respectivement BFM TV et NRJ 12, promettent « 40% de productions fraîches » dans leurs grilles de programmes, dont 80% en HD, puis 100% au bout de 24 mois. TMC (dont TF1 et AB Groupe détiennent 40%), NT1 et W9 (groupe M6) « se contentent de rediffuser des fictions de leurs maisons mères », tacle d'ailleurs le patron de NRJ.

Si les deux hommes fourbissent leurs armes dès maintenant, c'est car TF1, M6 et Canal + se verront attribuer chacune une chaîne supplémentaire en novembre 2011, date programmée de la fin de la télévision analogique. Ces « chaînes bonus » ont été attribuées début 2007 en échange d'un engagement plus conséquent dans la production de fictions.

Or, le décret devant fixer précisément ce niveau de production n'étant toujours pas paru, cet accord se révèle pour l'heure sans contrepartie pour les grandes chaînes.

« Défendre le pluralisme » de la TNT
TF1 comptera alors quatre fréquences gratuites (TF1, TMC, NT1 et sa chaîne bonus) et M6 trois (M6, W9 plus son bonus). Pour Jean-Paul Baudecroux, l'attribution des deux futures fréquences à NRJ et NextRadioTV est l'unique solution « de nature à préserver le pluralisme né du lancement de la TNT ». Il est toutefois fort probable que les chaînes historiques déposent également un dossier de candidature.

Alain Weill

Issu de l'union d'un père chirurgien et d'une mère médecin, Alain Weill évite la carrière médicale pour s'intéresser au commerce. Il étudie à L'Institut Supérieur des Affaires, du groupe HEC et obtient son MBA.

Passionné par l'entreprenariat, il crée sa société de conseil en audiovisuel, WRMC, en 1984. Suite à une candidature spontanée, il est recruté par la toute jeune radio NRJ en 1985 pour développer le réseau. Il sera directeur de 1985 et 1989 et aidera grandement NRJ à se développer. C'est Jean-Paul Baudecroux qui le repère à l'époque. Tout au long de sa carrière, cet homme l'aidera à franchir les échelons.

Puis, il occupe le poste de directeur général de Quarare (Groupe Sodexho) de 1989 à 1990. En 1990, il devient attaché de direction générale à la Compagnie Luxembourgeoise de Télédiffusion (CLT). Il retourne vers les médias, une nouvelle fois par Jean-Paul Baudecroux. Il se rapproche ainsi de RTL dès 1990, avant de prendre les rênes en 1992 de la radio Maxximum qui deviendra M 40. En 1992, il devient administrateur et directeur général de groupe radiophonique NRJ Group (NRJ, Chérie FM, Nostalgie, Rire et Chansons...), puis président directeur général de NRJ Régie en 1995 et enfin vice-président du directoire NRJ Group en 1997 (et bras droit de Jean-Paul Baudecroux). Alain Weill se fait connaître des milieux financiers ou ses qualités de gestionnaire sont réputées. En 1998, il devient président du Syndicat indépendant des régies de radios privées (SIRRP).

En 2000, Alain Weill quitte NRJ et son mentor. Il n'a pas choisi ce départ. En 2000, le groupe NRJ est intéressé par le rachat de la radio RMC. Cette dernière a une audience en chute libre mais avec une image de marque toujours forte. NRJ se propose donc d'acquérir la radio. Mais une réglementation interdit à l'époque à un seul groupe de détenir plus de 150 millions d'auditeurs potentiels. NRJ ne peut acquérir RMC.

De nouveaux acquéreurs sont alors recherchés. Un fond d'investissement se dit très intéressé, le fond Alpha, mais ce dernier souhaite un manager. Alpha demande Alain Weill. Il hésite entre une carrière toute tracée dans un groupe installé comme NRJ ou développer sa propre radio. Il finira par choisir cette deuxième option. Alpha détient alors 65% des 83,3% détenus par Pierre Fabre, et Alain Weill 35%. Monaco conservera le solde. Les actionnaires d'NRJ n'apprécient pas ce départ et le cours du titre chute brutalement le jour même.

En 2000, Alain Weill crée Nextradio (dont il prend la présidence du directoire).

Alain Weill modifie radicalement la thématique de la radio. RMC abandonne le généraliste et devient spécialisée sur l'information, le débat et le sport. Quelques années plus tard, le pari est gagné. RMC s'affiche en forte croissance et l'audience est au rendez-vous. Homme de coups, il obtiendra aussi les droits de rediffusion exclusifs lors des coupes du monde de football et de rugby.

Sa réussite au sein de RMC lui donne une réputation de repreneur d'entreprises. Il acquiert ainsi la radio BFM alors en liquidation judiciaire en 2002 et licencie une très grande partie du personnel en recentrant l'activité sur l'économie.

Le 9 mai 2005, le CSA retient la candidature de son projet de chaîne d'information en continu à vocation économique BFM TV dans le cadre de l'appel aux candidatures lancé le 14 décembre 2004 relatif à l'attribution des licences de TNT. La chaîne est officiellement lancée le 28 novembre 2005 à 18h.

NextRadio devient alors NextRadioTV monté avec le soutien du Baron Ernest-Antoine Seillière. Alain Weill est PDG et actionnaire à 36% de ce groupe détenant deux radios (RMC et BFM) et une chaîne de télévision (BFM TV).

Alain Weill se fait une nouvelle fois remarquer en rachetant un groupe en méforme, le groupe Tests. Ce dernier détient des marques comme 01 Informatique, Micro Hebdo, et le site 01net.com

En 2008, il rachète le quotidien économique "La Tribune" à l'homme d'affaires Bernard Arnault.

C'est en 2008 également qu'Alain Weill avec Michel Moulin (ancien conseiller sportif du PSG et directeur général du groupe Hersant) lancent un quotidien sportif, le « 10 sport », pour concurrencer l'Equipe.

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