Confirmant une information du Figaro.fr (15/03), la directrice générale de La Tribune, Valérie Decamp, a reconnu qu'elle souhaitait favoriser la diffusion du quotidien par abonnements et en ligne, plutôt que les ventes en kiosque. Devant la vive inquiétude des salariés, elle a relativisé : dans un premier temps, seuls les points de vente rentables seraient conservés. Mais elle a ajouté : « Il n'est pas du tout exclu qu'on ne soit plus en kiosques d'ici la fin de l'année ».

Peu après le rachat La Tribune, Alain Weill remarque en effet que de nombreux points de vente en France (1 500) vendent moins d'un exemplaire par semaine. Leur nombre est alors ramené de 15 000 à 9 000, générant une économie de 1,5 million d'euros. Dans le même temps, le nombre d'abonnements, un mode de diffusion plus rentable pour un quotidien, ne cesse de croître, pour atteindre plus de 35 000 l'an dernier. Signalons que les deux tiers des abonnés à La Tribune sont des entreprises. Certaines, notamment les banques, souscrivent parfois plusieurs milliers d'exemplaires.

La diffusion en kiosque n'est pas rentable
Selon Valérie Decamp, les ventes en kiosques représentent environ 4 000 exemplaires par jour, un chiffre insuffisant au regard des coûts de diffusion. Grâce notamment à la diffusion en France, La Tribune a atteint, pour la première fois depuis 2000, l'équilibre financier en mars. En outre, le site de Latribune.fr a enregistré un bond de 34% (sur un an) de visiteurs uniques en janvier.

Alain Weill deviendrait le premier propriétaire de journaux en France à retirer ses titres des kiosques. Or, la situation financière de NextRadioTV ne peut que l'inciter à agir. Le groupe a perdu 6 millions d'euros l'an dernier, sa dette reculant néanmoins de 45 à 30 millions d'euros.