(Reuters) - La co-entreprise chinoise entre Stellantis et Guangzhou Automobile Group Co (GAC) produisant des véhicules Jeep va déposer son bilan, ont annoncé lundi les deux groupes, reflet du lent déclin de la plus ancienne marque de voiture étrangère sur le premier marché automobile mondial et de la nouvelle stratégie de Stellantis en Chine.

Dans un communiqué, Stellantis a précisé avoir "totalement déprécié la valeur de son investissement dans la co-entreprise GAC-FCA" dans ses résultats financiers du premier semestre 2022. Le troisième constructeur automobile par le chiffre d'affaires a également précisé qu'il continuerait d'assurer le service des clients chinois de la marque Jeep.

GAC, qui a approuvé le dépôt de la procédure de faillite, a dit de son côté que la JV avait des engagements financiers représentant près de 111% de ses actifs de 7,3 milliards de yuans (un milliard de dollars).

Stellantis avait mis fin à la co-entreprise en juillet, quelques mois seulement après avoir annoncé son intention d'y porter sa participation de 50% à 75%.

Les deux partenaires s'étaient renvoyé la balle de ce divorce, le directeur général de Stellantis Carlos Tavares estimant que GAC avait rompu la relation de confiance entre les deux groupes tandis que GAC s'était déclaré "profondément choqué" par ces propos.

Mi-octobre, au salon de l'automobile de Paris, Carlos Tavares a redit qu'il était aujourd'hui très difficile de se projeter en Chine en raison des incertitudes sur les relations du pays avec le reste du monde.

Le constructeur, né de la fusion entre PSA et l'italo-américain FCA, n'a pas exclu de généraliser un modèle "asset light" en Chine, remplaçant la fabrication de voitures dans des usines détenues en JV ou en nom propre par des contrats de sous-traitance ou de l'import.

(Juby Babu à Bangalore, Zhang Yan à Shanghai et Norihiko Shirouzu à Pékin, avec Giulio Piovaccari à Milan, Kevin Krolicki, et pour la version française Gilles Guillaume, édité par Kate Entringer)