PARIS, 26 juillet (Reuters) - Stellantis a publié mercredi de nouveaux résultats records au premier semestre grâce à la hausse de ses ventes en Europe et en Amérique du Nord et au maintien de prix élevés, mais prévenu qu'il lui faudrait accélérer ses économies dans un environnement de marché plus concurrentiel sur les prix.

Le constructeur automobile né de la fusion entre PSA et FCA a réalisé sur les six premiers mois de l'année un chiffre d'affaires de 98,4 milliards d'euros (+12%), un bénéfice opérationnel ajusté de 14,1 milliards (+11%) et un bénéfice net de 10,9 milliards (+37%).

Plusieurs analystes interrogés par Reuters attendaient un chiffre d'affaires de 96,8 milliards d'euros et un bénéfice opérationnel ajusté de 12,1 milliards.

En revanche, la marge opérationnelle ajustée du groupe, troisième mondial par le chiffre d'affaires et toujours l'un des plus rentables de l'industrie automobile, s'est tassée à 14,4%, contre 14,5% un an plus tôt.

Interrogé sur cette évolution, le directeur général de Stellantis Carlos Tavares a répondu que cette mesure de l'efficacité globale du groupe restait significativement supérieure à celle affichée par Tesla et General Motors sur la période.

"Il sera intéressant de voir où nous nous situerons dans le classement quand nous atteindrons le week-end", a-t-il ajouté, faisant référence aux nombreuses autres publications de résultats de constructeurs programmées sur la semaine.

La marge opérationnelle du groupe en Amérique du Nord, sa région la plus rentable, a également reculé de 60 points de base à 17,5%. Stellantis a confirmé par ailleurs sa prévision d'une marge globale à deux chiffres sur l'ensemble de 2023.

La stratégie de Carlos Tavares allie accent sur les marchés et les modèles les plus rentables et chasse permanente aux coûts. Cette politique a permis à Stellantis de ramener à 33% son point mort au premier semestre, contre moins de 40% l'an dernier et un objectif stratégique moyen terme à moins de 50%, a poursuivi le directeur général au cours d'une téléconférence de presse.

Cela signifie que le groupe continue de gagner de l'argent même si ses ventes chutent des deux tiers.

"Si le marché est plus compétitif en termes de prix, nous devons travailler plus dur sur les réductions de coûts afin de garantir que nous rendions au marché l'espace de respiration dont il a besoin tout en protégeant nos marges unitaires", a prévenu toutefois Carlos Tavares.

En réduisant la disponibilité des véhicules, les pénuries de semi-conducteurs et les engorgements logistiques ont contribué jusqu'ici à soutenir les prix des véhicules, conjugués aux hausses de tarifs liées à l'électrification.

Mais l'industrie se prépare maintenant à une pression sur les prix dans le sillage de l'offensive de Tesla et des constructeurs chinois. (Reportage Gilles Guillaume, avec Giulio Piovaccari à Milan, édité par Kate Entringer)