Actualité oblige, notre baron s’est exprimé à propos de l’impact de la crise nippone sur la reprise économique mondiale. Pour lui, la crise japonaise « n’aura pas d’impact majeur sur la reprise globale ». Pour ce qui est de l’influence de la catastrophe sur l’économie du pays, il se fie aux estimations qui tablent sur un ralentissement de la croissance japonaise de 2% cette année.

Interrogé sur les conditions de la reprise américaine, notre baron pointe du doigt ce qui constitue pour lui le risque majeur : la stagnation du marché immobilier résidentiel. A ses yeux, « Le manque de financement privé limite les possibilités d’acquisition de logements aux Etats-Unis ». Les banques, craignant des défauts de paiement, sont en effet moins enclines à accorder de prêts immobiliers, ce qui empêche les ménages d’acheter et donc ralentit le marché immobilier.

John Paulson trace un lien clair entre ce marché atone et la reprise si lente des créations d’emplois. Le faible demande de logement neuf pèse sur le niveau de l’emploi dans tous les secteurs liés à la construction. « Sans un redémarrage du secteur immobilier, c’est difficile d’avoir une reprise solide » poursuit-il. Il est vrai qu’une reprise du secteur immobilier permettrait une baisse du chômage et donc une hausse des revenus disponibles ; ce qui dynamiserait la consommation, levier direct de la demande et de l’activité économique.

John Paulson considère d’ailleurs la réforme financière de Wall Street comme un frein à la reprise. « La tentation de la surrégulation est contre productive ». Il craint en fait que cette réforme, « extrêmement lourde », paralyse le système bancaire. La solution, pour lui, consiste à « exiger des banques qu’elles renforcent leurs capitaux propres pour absorber des pertes potentielles et qu’elles détiennent moins d’actifs risqués ».

« Le cours de l’or n’a toujours pas atteint de plateau »
Pour John Paulson, l’or reste une valeur sûre : « En ces temps d’incertitudes sur les devises papiers, je me sens plus sécurisé par l’or » confie t-il. Et il est vrai qu’au vu des menaces inflationnistes, l’or est une valeur refuge qui offre une bonne protection contre la dévaluation des devises papiers. Notre baron est certain que le cours de l’or va continuer de grimper « en proportion de la création de dollars papiers ». La politique monétaire expansionniste mise en œuvre par la Fed implique en effet des risques inflationnistes qui ne font qu’accentuer la demande de protection et donc l’intérêt de l’or.

Notons, enfin, que notre baron tiendra sa conférence annuelle de présentation aux investisseurs à Paris en juin. Ce choix reflète l’intérêt de John Paulson pour l’Europe. Il est, à travers son fonds Paulson & Co, actionnaire de Renault et Sanofi. Le quotidien Les Echos nous rappelle également qu’il a fait un don de 2,5 millions de livres à la London School of Economics pour financer une recherche sur « le rôle unique de l’Europe dans la sortie de la crise financière ».

Pauline Raud