Au total, c'est le détail de plus de 21 000 transactions, pour un montant de 3 300 milliards de dollars, qui a été porté à la connaissance du public. Ces fonds, débloqués en urgence sous forme de prêts, étaient censés soutenir des entreprises de plus en plus fragilisées par la crise.

Les banques figurent donc en bonne place sur la liste dévoilée (accessible sur le site du Wall Street Journal). Des établissements américains évidemment, mais curieusement aussi des banques européennes. Les filiales américaines de BNP Paribas, Société Générale, Barclays, UBS, Dexia, RBS, Deutsche Bank, Commerzbank ou Dresdner sont ainsi venir se servir au guichet de la Fed.

Via le mécanisme de facilité d'enchères à terme (TAF), qui permet de se refinancer à faible coût, Barclays a ainsi emprunté plus de 200 milliards de dollars, et UBS 74,5 milliards, soit beaucoup plus que Citigroup, la première banque américaine à avoir bénéficié de ce type de crédit, auquel la Fed a mis fin en mars dernier. A noter que la sulfureuse Goldman Sachs n'a pour sa part rien demandé.

Charité bien ordonnée commence... parfois par les moins nécessiteux !
On apprend aussi que de nombreuses entreprises non financières ont utilisé ce mécanisme pour renforcer leurs fonds propres. C'est le cas de Caterpillar, Harley-Davidson, General Electric, McDonald's, Toyota et Verizon. Et certains analystes de constater que des entreprises en bonne, voir en très bonne santé, ont profité de facilités de caisse sans forcément en avoir un besoin impérieux...

Ce soupçon concerne aussi John Paulson, patron du fonds d'investissement Paulson & Co, et Michael Dell, fondateur du groupe éponyme, qui ont également emprunté des capitaux auprès de la Fed. Mais, à l'exception d'une ligne de crédit non recouvrée, l'ensemble des fonds a été remboursé, avec intérêts, assure les responsables de la Banque centrale. L'honneur est sauf...