L'aide massive des pouvoirs publics, la baisse des taux d'intérêt engagée par la Réserve Fédérale et les plans massifs de réduction de leurs coûts, ont très certainement favorisé le redressement des grandes banques américaines. Des établissements qui ont enregistré sur le premier trimestre, des performances nettement supérieures à celles attendues.

Faut-il voir dans ce contexte favorable l'une des raisons de l'engouement de John Paulson pour Bank of America ?

Désigné meilleur trader mondial par le magazine Trader Monthly en 2008, John Paulson est l'homme qui a anticipé avant bon nombre de spécialistes l'effondrement du marché immobilier Américain ; la tristement célèbre crise des subprimes.

Une vision qui a certes fait de lui le « sultan des subprimes », comme le surnomment les médias, mais qui lui a surtout permis de bénéficier d'un pactole estimé aujourd'hui à une trentaine de milliards de dollars d'actifs.

Tous les investisseurs suivent donc avec beaucoup d'intérêt les décisions et les choix de cet homme de 54 ans. Pourtant, selon certains analystes, rien ne prouve que John Paulson possède encore la totalité des actions acquises dans Bank of America. Car si cette prise de participation a bien été révélée publiquement il y a quelques jours, le document de la SEC qui l'atteste fait état d'une acquisition en date du... 30 juin dernier.

Ses prises de positions importantes dans le secteur aurifère, une valeur sûre, tendraient par ailleurs à prouver que l'homme d'affaires se méfie des risques d'inflation inhérents aux plans de relance du gouvernement Américain et qu'il souhaite protéger ses arrières.

Toujours est-il que l'annonce de cet investissement a fait grimper le cours de l'action Bank of America de 5% jeudi dernier.