John Paulson a révélé, le 12 novembre dans une communication réglementaire, avoir acquis quelque 300 000 actions Citigroup, pour 1,45 milliard de dollars. Dans la foulée, le titre Citigroup, première banque du globe, gagnait 3,7% à Wall Street.

Les investisseurs ont en effet tendance à suivre les intuitions de Mr Paulson. En 2007, le financier avait donné une preuve éclatante de son flair en pariant des milliards de dollar sur l'effondrement du marché immobilier.

A l'époque, tout le monde lui riait au nez, nous rappelle James Altucher, conseiller financier et journaliste pour le Wall Street Journal (16/11), qui confesse avoir fait partie des sceptiques.

Quelques mois plus tard, les sourires jaunirent un peu en voyant le pactole de 12,5 milliards de dollars empochés par le fringant Paulson.

Le mouvement de Paulson sur Citigroup, qui a bénéficié d'une conséquente aide d'État pour échapper à la faillite, reflète cette fois-ci l'optimisme de l'homme d'affaires qui croit dur comme fer que la crise est désormais derrière nous.

La banque au sommet
Et le secteur bancaire, qui constitue à ses yeux une remarquable opportunité, devrait être le premier à repartir vers les sommets. D'ailleurs, d'autres fonds ont déjà pris des parts importantes dans les banques américaines, et notamment dans Citigroup, à l'image d'Appaloosa Management qui a récemment acquis 7 millions d'actions. Paulson a également pris une participation importante dans Bank Of America.

Cependant, en annonçant sa montée au capital de Citigroup, Paulson a également indiqué qu'il s'était délesté dans le même temps de deux millions d'actions Goldman Sachs. Mais selon Altucher, il ne faut pas voir dans ce désengagement un pari à la baisse sur Goldman. Il s'agirait plutôt d'une prise de bénéfices suivi d'une réallocation d'actifs vers des opportunités plus importantes dans le secteur bancaire.

Toujours dans l'idée d'un rebond de l'économie US, John Paulson investit massivement depuis quelques mois dans l'immobilier et l'hôtellerie. Et face à la faiblesse chronique du dollar, Paulson a sensiblement renforcé ses réserves d'or.

Altucher, qui regrette encore amèrement de n'avoir pas suivi les investissements de Paulson en 2007, assure que cette foi-ci, on ne l'y reprendra plus.