C'est loin d'être anodin : en investissant 400 millions de dollars dans la chaîne hôtelière américaine Extended Stay, Paulson & Co et Centerbridge Partners font la démonstration que le capital-risque s'intéresse à nouveau au marché de l'immobilier commercial, un secteur longtemps associé aux subprimes.

En attendant, cet argent permet au spécialiste des séjours hôteliers longue durée, présent dans la plupart des grandes villes américaines, de sortir du rouge, plus précisément du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, qui protège, mais cadenasse aussi, le capital des entreprises en difficultés.

Extended Stay, qui était placé sous ce régime depuis juin 2008, a maintenant 60 jours d'exclusivité pour proposer un plan de redressement. Sa dette, mélange complexe de tranches senior, junior et mezzanine, est estimée à 4,1 milliards de dollars.

Les deux sauveteurs n'ont en outre laissé à personne le soin de désigner celui qui aura pour tâche de diriger et réorganiser l'entreprise : ce sera, selon le Financial Times (14/01), Doug Geoga, ancien patron de Global Hyatt.

Un des principaux créanciers d'Extended Stay, avec Centerbridge et Cerberus, est Starwood Capital, qui discuterait actuellement avec son débiteur la mise en place dudit plan de restructuration, de manière à rendre plus attirante la chaîne hôtelière. La valorisation de cette dernière serait en effet descendue à moins de 4 milliards de dollars, un peu plus selon Starwood, conséquence de la dépréciation mondiale de l'immobilier commercial.

Mais justement, il est peut-être temps pour les investisseurs de revenir vers ce secteur, et John Paulson, surnommé « le Sultan des subprimes » est un des premiers à prendre les paris. Conseillé par l'ancien patron de la Fed, Alan Greenspan, il donne en tout cas des gages sonnants et trébuchants, ainsi que sa confiance, au secteur hôtelier.