L'avenir de CIT Group devrait se jouer dans les tout prochains jours. Le spécialiste américain du crédit aux petites et moyennes entreprises est déjà passé très près de la faillite il y a quelques mois.

John Paulson, à travers son fonds d'investissement Paulson & Co, est détenteur d'une part conséquentes des créances envers le groupe. Et si l'on en croit le New York Post (29/09), l'homme a imaginé un moyen de sortir CIT de l'ornière en réalisant une fusion avec IndyMac.

Il ménagerait ainsi les intérêts qu'il a placés dans deux de ses principaux investissements : Paulson fait partie du groupe d'hommes d'affaires qui ont repris le capital d'IndyMac, spécialiste du crédit hypothécaire, auprès de la structure de défaisance mise en place par la Banque fédérale américaine.

Un tel rapprochement permettrait de soutenir un peu CIT en lui apportant de nouveaux dépôts, et offrirait à IndyMac la possibilité de se diversifier dans les crédits commerciaux.

CIT sur la corde raide
En attendant, CIT s'active pour restructurer sa dette. Le groupe cherche à obtenir auprès des banques une facilité de crédit de 10 milliards de dollars.

Et la société de crédit a conçu son propre plan de sortie de crise en s'appuyant sur les investisseurs obligataires. Les détenteurs d'obligation vont se voir proposer d'échanger leurs titres contre de nouveaux bonds et l'essentiel des actions de CIT.

De quoi raboter de 40% la dette obligataire du groupe, qui culmine actuellement à 30 milliards de dollars.

Avec en filigrane une lourde menace, murmure-t-on au sein de CIT : si trop peu de souscripteurs adhèrent à ce plan, CIT devra faire appel au chapitre 11 de la loi sur les faillites. Le plan doit être examiné lors d'une réunion des détenteurs d'obligations, le 1er octobre.

Soutenu à hauteur de 2,3 milliards de dollars par l'État américain en décembre dernier, CIT ne peut plus compter sur les deniers publics, assure Reuters (30/09). Et on peut imaginer que le législateur préfèrera voir se réaliser un plan d'échange de titres, plutôt que d'assister à l'évaporation dans une nouvelle banqueroute de plusieurs milliards de dollars des contribuables américains...