Pékin (awp/afp) - Le promoteur immobilier chinois endetté Evergrande a indiqué dimanche avoir sollicité une reprise de cotation à la Bourse de Hong Kong pour sa filiale véhicules électriques, malgré les déboires de son fondateur.

Après plusieurs jours de suspension, l'entreprise à l'endettement astronomique avait déjà fait son retour sur la place boursière hongkongaise mardi pour deux de ses titres: celui du groupe et celui de sa branche services immobiliers.

Le sort de la filiale véhicules électriques restait en suspens.

"Une demande a été déposée par l'entreprise auprès de la Bourse (de Hong Kong) pour la reprise de la cotation des actions (...) à compter du 9 octobre 2023 à 9 heures", c'est-à-dire lundi, a indiqué cette dernière dans un communiqué.

Symbole de la crise de la dette dans l'immobilier en Chine, Evergrande, dont la descente aux enfers fait régulièrement les gros titres, avait fin juin une ardoise estimée à 328 milliards de dollars (310 milliards d'euros au taux actuel).

L'action du groupe avait dévissé à la fin du mois dernier après la publication d'une information de presse selon laquelle le dirigeant d'Evergrande, Xu Jiayin, se trouverait en résidence surveillée.

Le lendemain, le 28 septembre, le groupe suspendait la cotation à la Bourse de Hong Kong de ses actions, mais restait muet sur la situation de son fondateur, qui fut un temps la personne la plus riche d'Asie.

Le groupe a depuis concédé que Xu Jiayin (aussi connu sous son nom cantonais Hui Ka Yan) faisait "l'objet de mesures coercitives en raison de soupçons de crime ou délit en infraction à la loi", sans préciser la nature des faits reprochés.

La formule "mesures coercitives" désigne généralement en Chine une forme de privation de liberté afin de garantir le bon déroulement d'une procédure pénale.

Mardi dernier lors de la reprise des cotations, contre toute attente, l'action du groupe Evergrande avait terminé en forte hausse (+28%) au terme d'échanges très volatils.

Ex-numéro un de l'immobilier en Chine, Evergrande avait annoncé à la mi-septembre l'arrestation d'employés dans l'une de ses filiales. Le communiqué ne précisait alors ni leur nombre ni ce qui leur est reproché.

Le placement présumé en résidence surveillée du patron d'Evergrande vient un peu plus obscurcir l'horizon du groupe.

Les déboires de l'entreprise alimentent depuis deux ans la défiance dans un secteur immobilier longtemps lucratif mais désormais boudé, sur fond de ralentissement économique et de logements inachevés.

afp/rp