Moscou (awp/afp) - Un neveu du dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov, fidèle allié de Vladimir Poutine, a été nommé nouveau directeur général de la filiale russe de Danone, quelques jours après la saisie des actifs du géant français en Russie.

L'arrivée de Yakoub Zakriev, 32 ans, à la tête de la filiale russe de Danone a été notifiée dans la base de données Spark-Interfax, qui recense les principales informations juridiques des entreprises en Russie.

Sur Telegram, le ministre tchétchène de l'Information, Akhmed Doudaïev, a confirmé mardi soir que M. Zakriev, qui était jusque-là vice-Premier ministre et ministre de l'Agriculture tchétchène, était "nommé directeur général de Danone Russie".

Diplômé de l'Université d'Etat de Moscou, Yakoub Zakriev a notamment été maire de Grozny, la capitale de cette république russe du Caucase, entre 2018 et début 2020. Entre février et novembre 2020, il a été le chef de l'administration de Ramzan Kadyrov, puis a été nommé ministre de l'Agriculture.

Il est le neveu de M. Kadyrov, un soutien sans faille de Vladimir Poutine et de son offensive militaire en Ukraine, où sont engagés de nombreux combattants tchétchènes.

Sa nomination comme directeur général de la filiale russe de Danone, mastodonte mondial de l'agroalimentaire, intervient trois jours après le publication d'un décret signé par Vladimir Poutine formalisant la saisie par l'Etat russe des actifs du groupe français, ainsi que ceux de la brasserie danoise Carlsberg.

Selon le quotidien économique Kommersant, l'entreprise Baltika, propriété de Carlsberg, a également nommé un nouveau directeur : Taïmouraz Bolloev, fondateur et figure historique de cette brasserie russe qu'il avait dirigée une première fois jusqu'en 2004.

Dans un communiqué publié mercredi, la direction danoise de Carlsberg a dénoncé "un changement à la tête de Baltika (...) effectué à l'insu ou sans l'approbation du groupe".

Depuis l'offensive en Ukraine du 24 février 2022 et les premières sanctions économiques décrétées par les Occidentaux, de nombreuses multinationales ont quitté la Russie et d'autres y ont suspendu leurs activités, dans les secteurs du pétrole, de l'automobile ou encore du luxe.

afp/al