Le chiffre d’affaires augmente de 12.6% par rapport à l’an passé à la même époque, avec une croissance à deux chiffres sur tous les segments géographiques. Même performance pour les deux principaux segments d’activités du groupe — maroquinerie-sellerie et vêtements — qui représentent toujours les deux-tiers du chiffre d’affaires.

Rien n’arrête Hermès, dont les ventes ont triplé et le profit quintuplé sur la dernière décennie. Caractéristique du luxe véritable — celui qui dure et prospère quand les effets de mode vont et viennent : au lieu de décourager la demande, les hausses de prix successives n’ont fait que la stimuler.

Sur le temps long, c’est-à-dire les vingt dernières années, il est remarquable de noter que la valorisation d’Hermès a évolué autour d’une moyenne de quarante-cinq fois les profits. Cela n’a pas empêché le cours de son action d’être multiplié par trente sur la période, sans même compter les dividendes. 

Voici une leçon que les actionnaires de Kering méditeront sans doute avec une pointe d’amertume. Le groupe dirigé par François-Henri Pinault avait réalisé un véritable hold-up avec la percée de Gucci en Asie, et nombreux étaient ceux qui pariaient sur un alignement de valorisation avec le roi Hermès. 

C’était surestimer le premier, et sous-estimer le second. Chez lui, les retours sur capitaux investis au long du cycle complet sont proprement stupéfiants. A ce titre, les lecteurs qui souvent nous interrogent sur le sens de la création de valeur tiennent ici un exemple probant, et une parfaite antithèse d’un autre roi déchu qui publiait lui aussi ses résultats trimestriels hier.