PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse lundi et les Bourses européennes reculent à mi-séance après le ralentissement plus marqué qu'attendu de l'économie chinoise tandis que la remontée des rendements obligataires est accentuée par les craintes d'inflation et de resserrement des politiques monétaires des banques centrales.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture en baisse d'environ 0,3% pour le Dow Jones comme pour le S&P-500 et de 0,2% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 perd 0,79% à 6.674,64 points vers 11h15 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,56% et à Londres, le FTSE abandonne 0,26%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 baisse de 0,52%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,76% et le Stoxx 600 de 0,46%.

La croissance du produit intérieur brut de la Chine a ralenti au troisième trimestre à 4,9% en rythme annuel, son plus bas niveau depuis un an, dans un contexte de tensions sur les chaînes d'approvisionnement et de pandémie de COVID-19.

D'autres statistiques également publiées lundi montrent que la production industrielle a déçu en septembre, avec une hausse sur un an de 3,1%, contre 5,3% le mois précédent et 4,5% attendu par les analystes interrogés par Reuters.

Les incertitudes persistantes sur l'évolution de l'inflation et la future politique des banques centrales continuent par ailleurs d'impacter les marchés boursiers.

VALEURS EN EUROPE

Les grands groupes de l'industrie du luxe Hermès, Kering et LVMH perdent de 2,25% à 2,68% à Paris, pénalisés par le ralentissement économique chinois et un discours du président Xi Jinping sur une fiscalité destinée à réduire les écarts de richesse.

A Amsterdam, Philips cède 2,04% après avoir abaissé ses perspectives de croissance des ventes et de bénéfice pour cette année et averti que les problèmes de la chaîne d'approvisionnement allaient probablement s'intensifier au quatrième trimestre.

Contre la tendance, le laboratoire français Valneva s'envole de 39,17% après les premiers résultats positifs d'un essai de phase III sur son candidat vaccin contre le COVID-19.

TAUX

La tension reste forte sur le marché obligataire alors que le renchérissement des prix de l'énergie alimente la peur d'une envolée de l'inflation et celle d'un resserrement plus rapide que prévu des politiques monétaires.

Le rendement des Treasuries à 10 ans avance de deux points de base, à 1,5984%. Celui du Bund allemand progresse quasiment autant, à -0,147%.

CHANGES

Les statistiques chinoises moins bonnes qu'attendu et les craintes sur la hausse des prix et ses répercussions sur la politique monétaire de la Réserve fédérale soutiennent le dollar, qui gagne 0,14% face à un panier d'autres devises de référence.

L'euro recule à 1,1587 dollar.

La livre repart en baisse contre le dollar et l'euro après avoir profité de la perspective d'une hausse de taux de la Banque d'Angleterre à la suite des propos dimanche du gouverneur de l'institution en faveur d'une réaction de la BoE si la hausse des prix de l'énergie entraîne un rebond de l'inflation.

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont atteint de nouveaux plus hauts de plusieurs années à la faveur de la reprise de la demande de brut avec les prix élevés du gaz naturel et du charbon.

Le Brent gagne 1,06% à 85,76 dollars après un pic de trois ans à 86,04 et le brut léger américain prend 1,6% à 83,60 dollars, au plus haut depuis octobre 2014.

(Laetitia Volga, édité par Marc Angrand)

par Laetitia Volga