Le secteur français des cosmétiques, leader mondial, compte sur les entretiens entre Xi Jinping et Emmanuel Macron la semaine prochaine pour minimiser l'impact sur les entreprises françaises des nouvelles règles d'importation chinoises exigeant le partage des formules et du savoir-faire en matière de fabrication.

La première visite du président Xi en Europe depuis cinq ans intervient dans un contexte de relations commerciales tendues, l'Union européenne menaçant les industries chinoises des véhicules électriques et de l'énergie verte de droits de douane.

Toutefois, les progrès réalisés en vue d'un accord entre la France et la Chine sur la réglementation des produits cosmétiques, y compris les rouges à lèvres et les parfums, pourraient constituer un point positif dans les discussions qui se tiendront à Paris la semaine prochaine.

Le bureau du président Macron a déclaré avant la réunion que les cosmétiques seraient un sujet de "grande attention" et qu'ils cherchaient à "trouver une solution qui protège également les intérêts de nos entreprises".

La France est le premier exportateur mondial de cosmétiques, avec près de 2 milliards d'euros (2,15 milliards de dollars) de produits de maquillage et de soins de la peau expédiés vers la Chine l'année dernière, ce qui la place en deuxième position derrière les produits aérospatiaux.

Les nouvelles règles de sécurité chinoises qui doivent entrer en vigueur l'année prochaine menacent ce commerce.

À partir de mai 2025, les exportateurs de cosmétiques devront communiquer à Pékin des informations détaillées sur leurs processus de fabrication et recevoir des inspecteurs chinois dans leurs usines, une mesure qui suscite des inquiétudes quant à la perte de contrôle de la propriété intellectuelle.

Dans le cadre d'un plan proposé lors de discussions entre les deux parties l'année dernière, les autorités françaises prendraient la responsabilité d'assurer la sécurité de certaines de leurs exportations sans qu'il soit nécessaire de procéder à des inspections chinoises.

La France accorderait des mesures similaires à la Chine, mais les domaines concernés n'ont pas été précisés.

"Cette réciprocité garantira les normes de sécurité les plus élevées aux consommateurs chinois", a déclaré Emmanuel Guichard, secrétaire général de l'association française de l'industrie cosmétique (FEBEA), ajoutant que le plan pourrait être formalisé lors des discussions entre Xi et Macron.

La FEBEA compte parmi ses membres L'Oréal, LVMH et Coty.

En vertu de l'accord, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) garantirait la sécurité d'un certain nombre de fabricants français qui remplissent les conditions requises pour figurer sur la "liste blanche".

Dans un rapport publié vendredi sur ses activités récentes, la DGCCRF a indiqué qu'elle avait tenu sa première réunion sur la certification des produits cosmétiques français destinés à l'exportation vers la Chine avec l'Administration nationale des produits médicaux (NMPA) de Chine en décembre.

L'Elysée n'a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.

La DGCCRF n'a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire. L'APMN n'a pas pu être jointe pour un commentaire en raison d'un week-end férié.

(1 dollar = 0,9294 euro)