Paris s'enlise de plus de 2%, les taux s'enflamment
Le 13 juin 2022 à 19:43
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Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris s'est enlisée de plus de 2% lundi, face à l'envolée spectaculaire des rendements obligataires sur fond d'une inflation galopante aux États-Unis qui fait craindre une amplification du durcissement monétaire ces prochains mois.
L'indice vedette CAC 40 a perdu 2,67% à 6.022,32 points. Il était encore à 6.548,78 points en clôture le lundi de la Pentecôte.
Après le regain d'inflation aux États-Unis en mai, les investisseurs craignent que la Réserve fédérale américaine ait la main encore plus lourde que prévu jusqu'ici en matière de resserrement monétaire.
Ils auront les yeux rivés sur les annonces qui seront faites à l'issue de la réunion du comité responsable de la politique monétaire, qui se tient mardi et mercredi. Un relèvement de ses taux directeurs d'un demi-point de pourcentage, soit 50 points de base, semble acquis, mais désormais, les marchés s'inquiètent d'un éventuel relèvement plus important, de 75 points de base.
"Avec le risque de l'inflation, ce qui est en jeu, c'est le risque de récession par un phénomène trop rapide de hausses des taux qui annihileraient la reprise de la croissance", souligne Daniel Larrouturou, gérant actions de Dôm Finance.
Ce risque se reflétait dans l'envolée des taux obligataires à "des niveaux critiques qui prennent par surprise les marchés": "on s'attendait à une hausse, mais certainement pas aussi rapide et brutale", reconnaît l'expert.
La dette italienne voyait ainsi son rendement à 10 ans dépasser les 4%, le taux d'emprunt français de même échéance dépassait les 2% et le Bund allemand s'inscrivait à 1,63%, un niveau plus vu depuis 2014.
"L'effet global de hausse des taux est toujours très défavorable au marché des actions", souligne M. Larrouturou, ajoutant que celle-ci était aussi liée à la fin des achats de dette prévu en juillet par la banque centrale européenne.
Sur le front des valeurs, aucun secteur n'était épargné hormis une poignée de rescapés comme Thales dont l'action a gagné 2,10% à 114 euros, alors que Goldman Sachs anticipe, selon Bloomberg, une période de dépenses en matière de défense plus vue depuis les années 1980 en Europe.
Les banques ont vu le recul de vendredi s'amplifier et ont baissé significativement plus que le marché.
Les valeurs les plus défensives comme Danone (+1,08% à 53,22 euros), Pernod Ricard (+0,06% à 174,90 euros) et Orange (+0,91% à 10,90 euros) ont échappé au marasme.
Pernod Ricard est le n° 2 mondial de la production et de la commercialisation de vins et de spiritueux Premium et de Prestige. Le CA par famille de produits se répartit comme suit :
- spiritueux et champagnes de marques stratégiques internationales (63,4%) : marques Absolut (12,7 millions de caisses vendues en 2022/23), Jameson (10,7 millions), Ballantine's (8,8 millions), Chivas Regal (5,1 millions), Malibu (4,7 millions), Ricard (4,4 millions), Havana Club (4,3 millions), Beefeater (3,7 millions), Martell (2,4 millions), The Glenlivet (1,6 million), Mumm (0,6 million), Royal Salute (0,3 million) et Perrier-Jouët (0,3 million) ;
- spiritueux de marques stratégiques locales (17,7%) : marques Seagram's, Kahlua, Olmeca, Seagram's Gin, Ramazzotti, Imperial, Pastis 51, Clan Campbell, etc. ;
- spiritueux artisanaux de marques spécialités (6,2%) : marques Italicus, Lillet, Pernod, Suze, Augier, Malfy, Jefferson's, Powers, Redbreast, etc. ;
- vins stratégiques (3,9%) : marques Jacob's Creek, Kenwood, Brancott Estate, Campo Viejo, Church Road, George, St Hugo, Stoneleigh, Ysios et Wyndham ;
- autres (8,8%).
A fin juin 2023, le groupe dispose de 96 sites de production dans le monde.
La répartition géographique du CA est la suivante : Europe (28,5%), Amériques (28,7%) et autres (42,8%).