Les documents présentés ce matin n'ont pas convaincu le marché. La surprise est négative sur l'absence de croissance des revenus, l'augmentation de l'objectif de capital, la réduction du taux de retour aux actionnaires et du ratio ROTE, note l'analyste de Jefferies Flora Bocahut, qui reproche aussi à la présentation le manque de détail. Le plan insiste surtout sur les coûts plutôt que sur la croissance des revenus. Les moyens d'atteindre un objectif de ratio CET1 de 13% sont peu clairs. "L'absence de croissance des revenus est surprenante", indique l'analyste, qui espérait une croissance supérieure des revenus à partir de 2024. Elle estime toutefois, au-delà du bruit de court terme, que la valorisation de la SG est si basse qu'il existe un potentiel de revalorisation.

Trop de généralités ?

La Société Générale a dévoilé un plan qui comprend la simplification du portefeuille d'activités, l'amélioration de l'efficacité opérationnelle et le maintien d'une gestion des risques de haut niveau. La banque prévoit un ratio de CET 1 de 13% en 2026, une croissance annuelle des revenus entre 0% et 2% en moyenne sur la période 2022-2026, et une rentabilité des fonds propres tangibles (ROTE) entre 9% et 10% en 2026. Elle s'engage également à distribuer entre 40% et 50% du résultat net publié à partir de 2023.

En matière d'ESG, la Société Générale prévoit de réduire de 80% son exposition au secteur de la production de pétrole et de gaz d'ici 2030, avec une réduction intermédiaire de 50% d'ici 2025. Elle lancera également un fonds d'investissement de 1 milliard d'euros pour accélérer le développement de solutions de transition énergétique et de projets à impact.

Le Directeur général, Slawomir Krupa, a souligné que le plan stratégique 2026 concrétise l'ambition de la banque d'être une institution robuste et durable, tout en renforçant son leadership dans le domaine de l'ESG. Il a également souligné l'importance de travailler avec les clients et les partenaires pour maximiser l'impact positif de la banque dans la transition énergétique, environnementale et sociale.

Conservatisme

Le marché semble reprocher à la banque un projet un peu fourre-tout et l'absence de croissance des revenus. La prudence de la Société Générale est évidemment à rapprocher d'un environnement de taux défavorable en Europe. "Bien que de nombreux objectifs financiers soient inchangés par rapport aux objectifs précédents, cela marque une baisse des prévisions à long terme de la part de la SocGen. Cela pourrait toutefois être davantage le signe d'un changement de position de la part de la nouvelle direction qui cherche à paraître plus conservatrice que la précédente", note l'analyste d'AlphaValue Sylvain Perret.