Les propriétaires de Tesla qui l'accusent d'avoir faussement annoncé l'autonomie estimée de ses véhicules électriques doivent faire valoir leurs droits dans le cadre d'arbitrages individuels plutôt que de se regrouper dans des actions collectives proposées, a décidé un juge fédéral.

La juge Yvonne Gonzalez Rogers, du district d'Oakland, en Californie, a déclaré jeudi que les conducteurs avaient accepté une clause d'arbitrage pour résoudre les litiges avec le constructeur automobile lorsqu'ils ont acheté leurs véhicules.

Les plaignants accusent Tesla d'avoir incité frauduleusement les consommateurs à acheter ses voitures en surestimant la distance qu'elles peuvent parcourir en une seule charge. La paire de poursuites allègue également que Tesla, dirigé par le PDG milliardaire Elon Musk, a présenté de manière inexacte l'autonomie de conduite sur les tableaux de bord des véhicules.

En juillet, un rapport spécial de Reuters a révélé que Tesla avait créé une équipe secrète chargée d'étouffer les plaintes des conducteurs concernant l'autonomie. Les deux actions en justice ont cité le rapport spécial.

Tesla et ses avocats n'ont pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires. Tesla a qualifié les plaintes de "non fondées".

Les avocats des plaignants dans les deux affaires ont refusé de commenter ou n'ont pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.

L'ordonnance de Mme Rogers ne porte pas sur le bien-fondé des plaintes des conducteurs. Elle n'a pas rejeté les poursuites et a déclaré qu'elle pourrait éventuellement émettre une injonction à l'encontre de Tesla si les conducteurs réussissaient à faire valoir leurs droits en vertu de la loi californienne sur la concurrence déloyale et d'autres dispositions.

Les avocats des conducteurs avaient qualifié la tentative de Tesla d'imposer un arbitrage individuel de "tentative d'éviter une responsabilité collective pour sa conduite trompeuse".

Tesla a revu à la baisse les estimations de l'autonomie de ses véhicules électriques en janvier, suite à l'entrée en vigueur d'une nouvelle réglementation du gouvernement américain sur les essais de véhicules, qui vise à garantir que les constructeurs automobiles reflètent fidèlement les performances dans le monde réel.