La structure du marché, pour commencer, est beaucoup plus simple que celle de la santé humaine. La distribution est essentiellement directe, sans intermédiaire qui vampirise les marges, tandis que les assurances n’y jouent qu’un rôle très secondaire — exit donc les complexes questions de remboursement. 

Par ailleurs, les coûts de développement sont plus bas et la durée de vie des produits plus longue — certaines franchises du portefeuille de Zoetis sont leaders de leur segment de marché depuis deux à trois décennies — d’où une rentabilité incomparablement supérieure.

Les blockbusters de la santé animale, enfin, dépassent rarement cent millions de dollars de ventes, ce qui prévient largement la concurrence des fabricants de génériques. Leur progression en la matière a pour l’instant été lente, même si cela pourrait changer à l’avenir ; c’est sans doute le principal risque qui menace le secteur. 

Zoetis réalise les deux-tiers de son chiffre d’affaires dans le domaine des animaux de compagnie, où les marges sont plus élevées et le pricing power plus fort que dans le domaine des animaux d’élevage. 

Vu son échelle sans équivalent, le groupe surclasse tous ses concurrents en termes d’investissements dans ses capacités de R&D et de distribution. Il cimente ainsi son avantage compétitif.  

Sur la dernière décennie, son taux de croissance des ventes atteignait une moyenne annuelle de 6%. Avec en sus une remarquable expansion de marge et des rachats d’actions soutenus, le taux de croissance du profit par action atteignait lui une moyenne annuelle de 15% sur la période.

Couplé avec une rentabilité des capitaux propres qui oscille autour de 50%, ceci a valu à Zoetis une valorisation moyenne ancrée autour d’un multiple de quarante fois les profits, avec un plancher à trente fois les profits où l’action est justement retombée depuis quelques semaines.  

S’il ne sera assurément pas évident de reproduire la performance économique du précédent cycle sur le prochain, on note qu’au fil de la dernière décennie l’action a rebondi sur ce plancher de trente fois les profits chaque fois qu’elle l’a touché.