TAIPEI (Reuters) - Lai Ching-te a été investi lundi à la présidence de Taïwan pour un mandat de quatre ans qui s'ouvre dans un climat de tension, alors que la Chine le considère comme un "séparatiste" et que l'opposition entend le mettre en difficulté dans un parlement coupé en deux.

Il prend le relais de Tsai Ing-wen, dont il était le vice-président et qui ne pouvait se présenter à l'élection présidentielle de janvier dernier du fait de la limitation des mandats.

Selon un haut représentant taïwanais au fait de la question, Lai Ching-te va exprimer sa bonne volonté à l'égard de la Chine lors de son discours inaugural.

La Chine, qui considère Taïwan comme une province renégate, n'a jamais exclu de recourir à la force pour ramener l'île dans son giron et voit d'un mauvais oeil la victoire électorale de Lai Ching-te, pro-indépendance comme l'était Tsai Ing-wen.

Lai Ching-te, qui considère que le peuple taïwanais est seul décisionnaire de son avenir, a proposé par le passé un dialogue avec la Chine, en vain.

Pékin n'a cessé d'accroître ses pressions sur Taïwan depuis l'élection de Lai Ching-te en janvier dernier, menant des exercices militaires aériens et maritimes à proximité de l'île.

D'anciens représentants américains, envoyés par le président Joe Biden, ont assisté à la cérémonie d'investiture, de même que des parlementaires de différents pays dont le Japon, l'Allemagne et le Canada. Étaient aussi présents des dirigeants des 12 pays ayant officiellement des liens diplomatiques avec Taïwan, comme le président paraguayen Santiago Pena.

Via son bureau des Affaires taïwanaises, la Chine a déclaré la semaine dernière que Lai Ching-te, présenté comme le "nouveau dirigeant régional" de l'île, devait clairement choisir entre un développement pacifique ou une confrontation.

Les défis auxquels il va faire face ne sont pas uniquement liés à la Chine; il va devoir composer sans majorité parlementaire, alors que son Parti démocrate progressiste (DPP) a été battu par l'opposition lors des élections législatives organisées simultanément à la présidentielle.

(Yimou Lee et Ben Blanchard; version française Jean Terzian)