Zurich (awp) - La Bourse suisse s'apprêtait à démarrer la séance de mardi du bon pied, dans le sillage de la clôture en progression de Wall Street la veille. Alors qu'une nouvelle salve de résultats attend les investisseurs, dont ceux du numéro un bancaire helvétique UBS, l'incertitude reste de mise quant à l'évolution des politiques monétaires des principales banques centrales.

Outre-Atlantique, les principaux indices ont achevé la première séance de la semaine en modeste hausse et dans de faibles volumes, les investisseurs digérant toujours les chiffres de l'emploi de vendredi, indique John Plassard, de Mirabaud Banque. Au niveau monétaire, l'expert met en exergue les commentaires "hawkish du gouverneur de la Fed, Michelle Bowman.

Selon Mme Bowman, "il est important de noter que la politique monétaire ne suit pas une trajectoire préétablie. Mes collègues et moi-même prendrons nos décisions lors de chaque réunion du FOMC en fonction des données reçues et des implications et risques pour les perspectives. Bien que l'orientation actuelle de la politique monétaire semble être restrictive, je reste disposé à relever le taux des fonds fédéraux lors d'une prochaine réunion si les données disponibles indiquent que les progrès en matière d'inflation ont stagné ou se sont inversés. Le rétablissement de la stabilité des prix est essentiel pour atteindre un niveau d'emploi maximal à long terme".

John Plassard rappelle qu'il s'agit du deuxième membre de la Fed (après Neil Kashkari) qui évoque une potentielle remontée des taux d'intérêt si l'inflation ne devait pas poursuivre sa tendance baissière.

Ce mardi les investisseurs se pencheront sur les ventes au détail en zone euro de mars ainsi qu'aux changements des crédits à la consommation aux États-Unis. Ils tenteront ainsi de trouver de nouvelles indications économiques concernant les futurs mouvements des banques centrales.

Peu avant 08h15 à la Bourse suisse, le SMI progressait de 0,36% à 11'368,38 points, selon les données avant-Bourse de la banque Julius Bär. L'ensemble des vingt valeurs constitutives de l'indice phare progressaient, dans une fourchette entre 0,1% et 3%.

En haut de tableau, UBS (+3%) se positionnait en tête de la grille de départ. Le numéro un bancaire helvétique est revenu dans les chiffres noirs sur les trois premiers mois de 2024, après deux partiels consécutifs en perte et un an après avoir racheté son homologue chancelant Credit Suisse. Preuve de la confiance retrouvée, l'établissement zurichois a enregistré des afflux de liquidités conséquents.

Publiant également sa performance trimestrielle, Geberit (+1,9%) tentait de suivre le rythme imposé par la grande banque. L'équipementier de salles d'aisance a fait état d'un chiffre d'affaires de 837 millions de francs suisses, en baisse de 6,2% par rapport au premier trimestre 2023. La performance s'est révélée supérieure aux attentes.

Loin derrière, Richemont (+0,2%) prenait la 3e place, le géant du luxe genevois ayant annoncé l'acquisition pour un montant non dévoilé du joaillier italien Vhernier. Suivaient Holcim, Logitech, ABB, Alcon et Givaudan (tous +0,2%). Quant aux trois poids lourds de la cote, Nestlé, Novartis et le bon Roche (tous trois +0,1%), ils se retrouvaient en queue de classement, laissant toutefois la lanterne rouge à la défensive Swisscom (+0,1%).

Hors SMI, OC Oerlikon bondissait de 4,1%, quand bien même le groupe industriel schwytzois a enregistré un recul des ventes au premier trimestre. Le groupe a notamment souffert d'un environnement de marché toujours difficile pour l'industrie textile.

Adecco prenait 1,6%. Le géant du placement de personnel Aa vu ses revenus se contracter légèrement sur les trois premiers mois de l'année, alors que sa rentabilité s'est effritée plus lourdement. Le groupe s'est dit en bonne voie pour réaliser ses objectifs d'économie en 2024.

Sandoz chutait de 1,3%. Le groupe pharmaceutique a généré sur les trois premiers mois de l'année un chiffre d'affaires de 2,49 milliards de dollars (2,25 milliards de francs suisses), en hausse de 6% sur un an hors effets de change. La performance a été essentiellement alimentée par les biosimilaires, ouvertement privilégiés dans la stratégie du groupe rhénan.

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