Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé la séance de mercredi dans le rouge, malgré la nette hause à Wall Street en clôture la veille. Alors que la saison des résultats trimestriels se poursuit, la performance du poids lourd Roche entre janvier et fin mars était sanctionnée, entraînant l'indice phare du marché helvétique dans la zone des pertes.

Outre-Atlantique, les principaux indices américains ont fini en nette hausse mercredi soir. Les indices de directeurs d'achats (PMI) pour avril nettement en-dessous des attentes ont laissé entendre que la Fed pourrait baisser ses taux en 2024, observe John Plassard, de Mirabaud Banque. Le S&P Global US Composite PMI a reculé à 50,9 en avril, signalant la plus faible expansion du secteur privé du pays depuis décembre.

L'activité a augmenté à un rythme plus lent dans les secteurs de l'industrie manufacturière et des services, les taux de croissance atteignant respectivement leur plus bas niveau en trois et cinq mois. Selon les analystes, les marchés d'options suggèrent désormais qu'il y a environ une chance sur cinq que les taux américains soient relevés au cours des 12 prochains mois, ce qui représente une forte augmentation par rapport au début de l'année, ajoute l'expert de la banque genevoise.

Ce mercredi, les investisseurs analyseront l'indice Ifo allemand pour avril ainsi que les commandes de biens durables aux États-Unis en mars.

Après avoir démarré en repli de 0,16%, le SMI creusait ses pertes dans les tous premiers échanges, lâchant peu après 09h20 0,26% à 11'438,79 points, le bon Roche (-2,3%) et dans une moindre mesure Nestlé (-0,4%) faisait perdre à l'indice phare plus de 43 points. La bonne tenue du troisième poids lourd de la cote, Novartis (+1%) ne parvenait pas à compenser ces baisses. Le SLI glissait lui aussi dans le rouge, abandonnant 0,15% à 1866,65 points, alors que l'indicateur élargi SPI cédait 0,23% à 15'241,15 points.

Sur les trente Valeurs constitutives du SLI, dix-neuf perdaient du terrain, alors que dix en gagnaient, l'assureur Swiss Life faisant du surplace.

L'action au porteur Roche (-3%) héritait de la lanterne rouge, derrière le bon du géant pharmaceutique rhénan. Le mastodonte du médicament et du diagnostic a encore souffert sur les trois premiers mois de l'année de l'évaporation des dernières recettes de la franchise Covid-19. La force persistante du franc et la concurrence des versions génériques et biosimilaires de ses médicaments ont aussi pesé.

Le chiffre d'affaires s'est ainsi affaissé de 6,0% à 14,40 milliards de francs suisses, en recul de 6% sur un an. Apuré des effets de changes, la multinationale rhénane se calcule une croissance de 2% et reconduit sa feuille de route pour l'ensemble de l'exercice. Hors effet Covid-19, cette même croissance aurait atteint 7%.

Swisscom (-0,6%), Sika (-0,5%), SIG Group (-0,5%) et Richemont (-0,4%) était à la peine. Le géant genevois du luxe faisait les frais de le performance de Kerring au 1e trimestre, tout comme, dans une moindre mesure l'horloger biennois Swatch Group (-0,1%).

UBS (-0,3%) perdait aussi des plumes, Citigroup ayant réduit sa recommandation pour le titre du numéro un helvétique de "Buy" à "Neutral" ainsi que l'objectif de cours de 28 à 27 franc.

A l'autre extrémité du tableau, Logitech (+2,2%) prenait les devants, VAT Group (+2,1%) suivant de près le fabricant valdo-californien de périphériques et accessoires informatiques, puis par Novartis.

Sur le marché élargi, Temenos (-6%) a eu besoin de plus d'un an pour annoncer l'arrivée d'un nouveau directeur général en remplacement de Max Chuard, parti abruptement en janvier 2023. Le Français Jean-Pierre Brulard prendra les rênes au 1er mai. Le spécialiste genevois des logiciels bancaires a publié mardi après la clôture des résultats trimestriels en progression.

U-Blox progressait de 0,8%, quand bien même le fabricant de semi-conducteurs a vu son chiffre d'affaires chuter de plus de moitié au premier trimestre 2024, au terme duquel il a plongé dans le rouge au niveau opérationnel. L'entreprise zurichoise prévoit une reprise séquentielle au cours des prochains trimestres.

Galderma (+1,4%) a vu ses recettes s'envoler au premier trimestre 2024, franchissant pour la première fois la barre du milliard de dollars. Le laboratoire dermatologique a confirmé ses prévisions pour l'année en cours.

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