Londres (awp/afp) - L'once d'or renoue avec ses plus hauts niveaux, poussée par des données économiques américaines renforçant les perspectives de réduction des taux de la Réserve Fédérale américaine, qui pénalisent le dollar et les bons du Trésor, actifs concurrents du métal jaune.

Le cours de l'or a été "soutenu par la baisse des rendements des bons du Trésor et l'affaiblissement du dollar", commente Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.

L'or se reprend ainsi après deux semaines consécutives de pertes, s'approchant de la barre des 2.400 dollars l'once.

M. Evangelista attribue cette hausse des cours "à l'évolution des attentes concernant les actions futures de la Réserve fédérale américaine (Fed), les analystes s'orientant désormais vers au moins deux réductions de taux en 2024".

"La dernière impulsion en faveur de ce changement a eu lieu jeudi, lorsque les inscriptions au chômage aux États-Unis ont dépassé les attentes (...), révélant ainsi davantage les vulnérabilités du marché du travail américain", poursuit l'analyste. De quoi alimenter les spéculations autour de baisses de taux à venir dans l'année.

Dans ce contexte, "la Fed voit de moins en moins de marge de manoeuvre pour maintenir des taux plus élevés pendant une période prolongée", ajoute-t-il.

Or des taux moins élevés réduisent le rendement du dollar et des obligations d'Etat, favorisant en conséquence les métaux précieux.

L'once d'or coûtait 2.364,95 dollars vers 14H30 GMT (16H30 à Paris), contre 2.301,74 dollars sept jours plus tôt.

Le sucre cristallise

Les cours du sucre ont continué d'évoluer dans la même fourchette de prix depuis mi-avril, proche de leurs plus bas niveaux en près d'un an et demi en raison de l'offre abondante venant du Brésil et de l'augmentation des estimations de production venant d'autres régions.

"L'augmentation des exportations brésiliennes au cours des derniers mois (...) a stimulé l'offre du marché", souligne l'International Sugar Organization (ISO) dans son rapport d'avril sur le marché du sucre.

Le Brésil connait actuellement son "meilleur début de saison depuis 3 ans", note l'ISO.

La production de sucre au Brésil, soutenue par une récolte sans précédent, a en effet atteint un niveau historique au cours de la saison 2023-2024, confortant le pays comme premier producteur mondial, avaient annoncé mi-avril les autorités brésiliennes.

En parallèle, l'ISO relève une "excellente campagne" pour la récolte de canne à sucre 2023-2024 en Inde.

"Les estimations de la production indienne sont de plus en plus élevées, mais restent inférieures à celles des dernières années", confirme Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.

A New York, la livre de sucre brut pour livraison en juillet valait 19,44 cents, contre 19,28 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en août également valait 572,60 dollars contre 572 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Le cuivre reluit

Le cours du cuivre s'est repris sur la semaine à la Bourse des métaux de Londres (LME), porté par un dollar plus faible, les attentes de baisses des taux américains plus tôt dans l'année et la demande chinoise.

Le cuivre est repassé au dessus de la barre symbolique des 10.000 dollars la tonne, s'approchant même mardi de son plus haut niveau en deux ans, atteint fin avril.

"La combinaison d'un dollar américain plus faible et de développements dans le contexte macroéconomique chinois a contribué à alimenter une nouvelle vague d'achats", commente James Harte de TickMill.

La hausse plus forte qu'attendu du nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage aux Etats-Unis a en effet alimenté les attentes de baisses de taux potentielles de la part de la Réserve fédérale (Fed).

"Le calendrier des réductions attendues des taux d'intérêt américains a été avancé", note M. Harte, pesant ainsi sur le billet vert.

Quand le dollar, devise de référence du marché du cuivre, se déprécie, le pouvoir d'achat des investisseurs utilisant d'autres monnaies augmente, dopant ainsi la demande.

En parallèle, la Chine étant un important consommateur de métaux de base, les métaux industriels et en particulier le cuivre sont très sensibles à l'activité chinoise et aux perspectives de la demande du pays.

"Les dernières données en provenance de Chine montrent que les importations de cuivre ont continué à augmenter le mois dernier, malgré des prix plus élevés, ce qui reflète une hausse de la demande", affirme James Harte.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 10.007,50 dollars vendredi, contre 9.910 dollars à la clôture sept jours plus tôt.

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