La semaine dernière, un ministre indonésien a demandé au gouvernement de permettre au géant américain du cuivre de continuer à exporter du concentré de cuivre depuis la mine qu'il exploite à Grasberg, en Indonésie, après l'expiration de sa licence actuelle à la fin du mois de mai.
Les exportations de concentré de cuivre, produit à partir du concassage du minerai extrait, au cours du second semestre aideraient les fonderies à faire face aux pénuries.
Le prix du cuivre a atteint la semaine dernière son plus haut niveau depuis deux ans, à 10 208 dollars la tonne, soit un gain de plus de 20 % depuis le début de l'année, en partie grâce aux grandes fonderies chinoises qui prévoient de réduire leur production à la suite de perturbations de l'approvisionnement des mines, comme celles de la mine de Cobre de First Quantum au Panama.
Selon trois sources, Freeport discute avec des clients de la possibilité de vendre la production de Grasberg au cours du second semestre de cette année, ce qui témoigne de la confiance de l'entreprise dans le fait que le gouvernement autorisera la poursuite des exportations.
Les premières discussions commerciales sur la vente de la production de Grasberg ont eu lieu à Santiago, au Chili, en marge d'une conférence de l'industrie à la mi-avril, ont déclaré deux des sources.
Freeport n'a pas répondu aux demandes de commentaires par courriel et par téléphone.
Les sources ont demandé à ne pas être nommées car elles n'étaient pas autorisées à parler aux médias.
INTERDICTION INDONÉSIENNE
L'Indonésie a interdit les exportations de matières premières en 2020 afin de forcer les entreprises à raffiner les minéraux dans le pays, ajoutant ainsi de la valeur à ses exportations. Les mineurs ont dû demander des quotas d'exportation lorsque leurs fonderies et raffineries étaient en construction.
Freeport a déclaré que l'interdiction des exportations de concentrés de Grasberg pourrait entraîner une perte de revenus de 2 milliards de dollars pour Jakarta.
La fonderie Manyar de la société devrait être achevée ce mois-ci, mais il lui faudra peut-être jusqu'à six mois pour atteindre sa pleine capacité, ce qui signifie qu'elle ne sera pas en mesure de traiter tous les concentrés produits par Grasberg, la deuxième plus grande mine de cuivre en activité au monde.
La quantité de concentré disponible pour l'exportation pourrait se situer entre 500 000 et 900 000 tonnes de juin à novembre environ, selon les sources.
Freeport a été autorisé à exporter 1,7 million de tonnes de concentré d'Indonésie entre fin juillet 2023 et la fin de la licence d'exportation en mai, a-t-elle déclaré dans un document déposé l'année dernière.
La libération de la production de Grasberg pourrait entraîner une augmentation des frais de traitement (TC), des frais payés par les mineurs aux fonderies pour la conversion des matières premières en métal. Les mineurs peuvent généralement négocier des prix plus bas lorsque les négociants et les fonderies doivent se faire concurrence pour les concentrés en raison de la faiblesse de l'offre.
Le marché des concentrés de cuivre devrait être déficitaire au cours des trois prochaines années.
La semaine dernière, les CT, qui sont également un indicateur de la disponibilité du cuivre extrait, sont devenus négatifs. Selon l'agence d'évaluation des prix Fastmarkets, les frais de traitement sont devenus négatifs en avril pour la première fois depuis 2013.
À titre de comparaison, les CT annuels de référence pour 2024 ont été réglés entre les fonderies chinoises et Antofagasta à 80 dollars la tonne.
Le dernier sondage Reuters a montré que les analystes prévoient un déficit de 125 000 tonnes de cuivre en 2024, soit plus du triple du déficit de 35 000 tonnes prévu dans le sondage de janvier et par rapport à un excédent de 302 500 tonnes prévu à la fin de l'année dernière.
(Cet article a été corrigé pour indiquer le concentré de cuivre de Grasberg, et non le cuivre de Grasberg, dans le titre).
