Des investissements d'infrastructure d'environ 7 milliards de dollars en République démocratique du Congo par des entreprises chinoises dans le cadre d'un accord révisé sur les minéraux dépendront largement du maintien des prix du cuivre à un niveau élevé, comme le montrent les détails de l'accord publiés vendredi.

Le gouvernement du président Felix Tshisekedi a demandé une révision de l'accord de 2008 sur les infrastructures pour les minerais avec Sinohydro Corp et China Railway Group afin d'apporter plus d'avantages au Congo, le plus grand producteur de cobalt au monde.

Ils ont signé un accord en mars.

Les parties ont accepté de maintenir la structure actuelle de leur coentreprise de cuivre et de cobalt Sicomines, dont 68 % sont détenus par les partenaires chinois et 32 % par la société minière nationale congolaise Gecamines.

Les détails inédits de l'accord fixent un certain nombre de conditions pour l'investissement de 7 milliards de dollars, qui comprendra la construction de routes dans un pays largement dépourvu d'infrastructures.

Le financement de l'infrastructure proviendra des bénéfices de la Sicomines, qui seront également utilisés pour rembourser les prêts accordés au Congo par les entreprises chinoises, via les banques chinoises, au nom de la Sicomines.

Dans la version précédente de l'accord, 65 % des bénéfices devaient être utilisés pour rembourser ces prêts.

Les parties ont convenu que 324 millions de dollars seraient investis dans l'infrastructure routière chaque année à partir de 2024 jusqu'en 2040, à condition que les prix du cuivre restent supérieurs à 8 000 dollars la tonne métrique.

Le cuivre à trois mois sur le London Metal Exchange (LME) s'échangeait autour de 9 855 dollars la tonne métrique vendredi, après avoir atteint mardi un pic de 10 208 dollars en deux ans.

"Si le prix du cuivre augmente d'au moins 50 % par rapport à 8 000 dollars la tonne, 30 % des bénéfices supplémentaires réalisés dans ces conditions seront consacrés au financement d'infrastructures supplémentaires", indique l'accord détaillé publié sur un site web du gouvernement.

"Les parties comprennent et acceptent que Sicomines cesse de financer des projets d'infrastructure au cas où le prix du cuivre tomberait à 5 200 dollars la tonne ou moins."

Selon l'accord, Sicomines continuera à être exemptée de taxes jusqu'en 2040, une situation largement critiquée par les organisations de la société civile congolaise et internationale, qui affirment que cette décision représente une perte de revenus importante pour l'État.

Le Congo, qui est également le troisième producteur mondial de cuivre et possède d'importants gisements de lithium, d'étain et d'or, entre autres minéraux, s'est engagé à publier tous les contrats miniers dans le cadre d'un programme triennal avec le Fonds monétaire international.

Une mission des services du FMI est en cours dans le pays jusqu'au 8 mai pour évaluer la sixième et dernière revue de ce programme. (Reportage de Sonia Rolley, reportage complémentaire de Felix Njini, édition de Bate Felix et Emelia Sithole-Matarise)