Alors que les négociants se ruent sur les fèves après que des maladies et des conditions météorologiques défavorables ont mis à mal l'offre, les experts de l'industrie prévoient un important déficit mondial de cacao pour la saison actuelle et s'inquiètent de plus en plus pour la prochaine.
En février, le directeur général du régulateur, Yves Brahima Kone, a déclaré que le CCC ne manquerait pas à ses contrats d'approvisionnement des exportateurs malgré une baisse de la production de cacao.
Il a également déclaré que certains contrats pourraient être repoussés à la période de récolte intermédiaire, ce qui s'est déjà produit par le passé.
Selon la note datée de mardi, les contrats d'exportation pour avril, mai et juin peuvent être reportés jusqu'à la fin du mois de juin et leur prix restera inchangé.
Ce délai empêchera les exportateurs et les broyeurs de manquer à leurs obligations en leur permettant d'obtenir des volumes suffisants pour remplir leurs obligations contractuelles.
Le CCC a déclaré qu'il apporterait un soutien financier à ceux qui devront acheter des fèves au nouveau prix fixe à la production de 1 500 francs CFA (2,47 dollars) par kg, contre 1 000 francs CFA/kg stipulés dans les contrats de la récolte principale.
Ce soutien, qui ne concerne que les contrats de certains exportateurs et broyeurs, entraînera un coût pour le fonds de stabilisation du CCC, bien que les volumes concernés ne soient pas encore connus.
"C'est rassurant car on craignait de ne pas pouvoir bénéficier de certaines mesures pour honorer nos contrats et donc d'être en défaut de paiement", a déclaré à Reuters un directeur d'une société d'exportation européenne basée à Abidjan.
Le directeur, qui a demandé à rester anonyme, a ajouté que ce n'était pas la faute de la société s'il n'y avait pas assez de fèves de cacao puisqu'elle achetait le cacao au CCC, qui lui garantissait les volumes.
La production de la Côte d'Ivoire en milieu de campagne devrait se situer entre 450 000 et 500 000 tonnes cette saison, en baisse par rapport aux 555 000 tonnes de l'année dernière.
Tout contrat de récolte principale non exécuté avant le 30 juin ne bénéficiera pas des mesures, selon la note.
(1 $ = 607,5000 francs CFA) (Reportage d'Ange Aboa ; Rédaction d'Anait Miridzhanian ; Montage de Sharon Singleton)
