BASE AMERICAINE DE GUANTANAMO, Cuba, 28 janvier (Reuters) - L es avocats de cinq prévenus poursuivis pour les attentats du 11 septembre 2001 qui disent avoir été torturés dans des centres de détention secrets de la CIA demandent à la justice militaire que les centres en question soit préservés en tant que pièces à conviction.

Cette requête, comme deux douzaines d'autres, fait partie de l'ordre du jour des audiences préliminaires qui doivent débuter ce lundi pour une semaine au tribunal militaire de Guantanamo, sur la base navale que les Etats-Unis louent à Cuba.

Parmi les prévenus figure Khalid Sheikh Mohammed, cerveau présumé des attentats du 11-Septembre. Les quatre autres sont soupçonnés de complicités.

Le président George W. Bush a reconnu en 2006 que les auteurs présumés des attentats avaient transité par des centres de détention secrets. La CIA a par ailleurs admis que la méthode du "waterboarding", un simulacre de noyade, avait été utilisée lors des interrogatoires de Khalid Sheikh Mohamed. Les suspects disent en outre avoir été privés de sommeil, menacés et enchaînés dans des positions douloureuses.

Pour leurs avocats, ces "comportements scandaleux" de la part des pouvoirs publics peuvent justifier l'annulation des poursuites ou, à défaut, la non application de la peine de mort en cas de condamnation.

"Pas nature, la torture a des conséquences sur les aveux de responsabilité, la crédibilité des témoins, la justesse des peines et même la légitimité de la procédure", écrivent-ils dans leur requête.

Selon le général Mark Martins, procureur en chef du tribunal militaire, aucun élément obtenu sous la torture, au moyen de traitements cruels ou inhumain ne sera cité aux procès.

Le colonel James Pohl, président de la Cour qui a supervisé auparavant le procès des militaires américains accusés de sévices commis à la prison irakienne d'Abou Ghraïb, a ordonné en 2004 qu'elle soit préservée au titre de "scène de crime". (Jane Sutton, Jean-Philippe Lefief pour le service français)