par Caroline Valetkevitch

Mais ce scénario n'est pas joué d'avance: vendredi, le marché a fini dans le rouge en dépit des résultats supérieurs aux attentes publiés la veille au soir par Intel, les lourdes dépréciations annoncées par JPMorgan Chase & Co ayant pesé sur la tendance.

Les boursiers doivent aussi prendre en considération la forte hausse enregistrée ces derniers mois: l'année 2009 s'est soldée par une hausse de 23,5% de l'indice Standard & Poor's 500 et par un bond de 60% des valeurs technologiques, ce qui suscite des interrogations sur le risque de valorisation excessive de ces dernières.

"Tout dépend de la rapidité avec laquelle ils peuvent augmenter leurs bénéfices pour être à la hauteur de ces valorisations", explique Jeff Kleintop, responsable de la stratégie de LPL Financial à Boston.

"La reprise actuelle est tirée par l'investissement des entreprises plus que par la consommation (...) donc je crois que la croissance des bénéfices va rester supérieure à la moyenne, et justifier ces valorisations."

Les résultats du quatrième trimestre devraient montrer une nette amélioration par rapport à la période correspondante de 2008, durant laquelle la crise financière avait fortement dégradé les comptes des entreprises.

Selon les estimations de Thomson Reuters Estimates, les bénéfices trimestriels du S&P 500 devraient être en hausse de 186% sur un an. Il s'agirait de la première hausse en rythme annuel depuis le deuxième trimestre 2007.

Le rythme des publications va nettement s'accélérer au cours de la semaine à venir puisque 57 entreprises du S&P 500 sont inscrites à l'agenda.

Parmi elles figurent entre autres IBM mardi et Google jeudi du côté des technologiques, ainsi que Bank of America et Morgan Stanley mercredi puis Goldman Sachs jeudi du côté des financières.

LES FINANCIÈRES, "MAILLON FAIBLE" DU MARCHÉ

Sur la semaine écoulée, les trois principaux indices de Wall Street ont cédé du terrain: le Dow Jones a abandonné 0,08%, le S&P 500 0,78% et le Nasdaq 1,26%.

Le S&P 500 conserve une hausse de 68% depuis ses plus bas de début mars 2009, un rebond favorisé par des résultats et des indicateurs économiques meilleurs qu'attendu.

Sur le front macroéconomique, les statistiques susceptibles d'influencer la Bourse la semaine prochaine incluent celle des mises en chantier et des prix à la production, ainsi que l'indice des indicateurs avancés.

Pour ce qui est des résultats, plus de 70% des sociétés ont battu le consensus au cours des derniers trimestres, et les investisseurs attendent de voir si les trois derniers mois de 2009 ont confirmé cette tendance, en prenant en compte le fait que le dernier trimestre 2008 a été le pire en terme de résultats depuis la création du S&P 500.

Concernant IBM, qui est l'une des 30 valeurs du Dow Jones et dont l'action a pris 60% depuis un an, les analystes anticipent en moyenne un chiffre d'affaires trimestriel d'environ 27 milliards de dollars, sans grand changement sur un an, et un bénéfice de 3,47 dollars par action, contre 3,27 dollars un an plus tôt.

Les valeurs financières, dont l'indice sectoriel S&P a gagné 14,8% en 2009, pourraient bénéficier de l'amélioration des résultats de leurs activités de banque d'investissement comme d'autres facteurs, explique Jeff Kleintop.

"Les financières restent le maillon faible du marché. Si les financières baissent, l'ensemble du marché baissera", ajoute-t-il cependant.

Le secteur de la finance, celui des matières premières et celui des biens de consommation non contrainte devraient afficher les taux de croissance des bénéfices les plus élevés du marché au quatrième trimestre.

Les estimations Thomson Reuters montrent que le secteur de l'énergie et celui de l'industrie devraient avoir enregistré les plus faibles hausses de leurs profits.

Parmi les entreprises du Dow qui publieront leurs comptes au cours de la semaine à venir figurent aussi General Electric, McDonald's et American Express.

Version française Marc Angrand