par Matthias Blamont

Le gestionnaire des aéroports franciliens de Roissy-Charles de Gaulle et d'Orly estime que son résultat avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (Ebitda) 2010 devrait être "du même ordre" que celui de 2009 si le trafic enregistre comme prévu une reprise de 0,5% après une contraction de 4,7% l'an passé.

L'Association internationale du transport aérien (Iata) s'attend à ce que les compagnies aériennes perdent 5,6 milliards de dollars (4,1 milliards d'euros) cette année. Selon elle, le trafic passagers devrait néanmoins retrouver son niveau record de 2007 tandis que la demande pour le transport de fret devrait se redresser rapidement grâce au mouvement de restockage opéré par les entreprises.

D'autres experts, moins optimistes, préviennent que les compagnies pourraient encore réduire leurs capacités dans les prochains mois.

"Grâce à la mise en oeuvre du plan d'économies annoncé début 2009 et la poursuite de notre stratégie en matière de commerces et d'immobilier, nous sommes en mesure de tenir nos objectifs", a souligné Pierre Graff, PDG d'ADP, dans un communiqué.

Vers 11h25, l'action ADP gagnait 0,76% 55,58 euros à la Bourse de Paris.

ÉCONOMIES RENFORCÉES

Les plans de compressions de coûts annoncés en mars ont généré une économie globale de charges de 45 millions d'euros sur l'exercice 2009, légèrement supérieure aux 42 millions d'euros prévu. La société envisage de porter ce montant à 62 millions d'euros en 2010 et à 100 millions en 2013.

Pour résister au caractère cyclique du transport aérien, ADP s'est engagé depuis plusieurs années dans une stratégie de diversification.

Le groupe a notamment lancé plusieurs grands programmes immobiliers même si certains, comme celui de "Coeur d'Orly", ont pris du retard du fait de la crise. Le chiffre d'affaires de cette activité a crû de 2,3% l'an dernier, à 213,7 millions d'euros, pour un Ebitda en hausse de 11,8% à 116,6 millions.

La division "Autres activités", qui comprend notamment la filiale de téléphonie Hub Télécom et ADP Ingénierie, filiale chargée d'exporter le savoir-faire d'ADP à l'international, a vu ses ventes augmenter de 17,9% à 251,8 millions d'euros. L'Ebitda a toutefois reculé de 22% à 22,7 millions.

ADP veut étendre l'emprise de ses commerces. Les surfaces consacrées aux magasins et restaurants s'élevaient à 49.200 mètres carrés en 2009, elles devraient s'établir à 51.800 m2 en 2012.

Face aux compagnies aériennes, le groupe entend geler ses tarifs cette année compte tenu de la baisse du trafic constatée en 2009.

Dans le cadre du Contrat de régulation économique (CRE) 2011-2015, dont la signature définitive devrait intervenir au troisième trimestre, ADP proposera une hausse des redevances aéroportuaires de 1,38% par an en moyenne, hors inflation.

"Nous nous devons de rester attractifs et compétitifs vis-à-vis de compagnies qui doivent faire face à de grandes difficultés. C'est pour cela que notre politique tarifaire doit rester modérée", a expliqué Pierre Graff au cours d'une conférence de presse.

Les investissements devraient atteindre 2,4 milliards d'euros entre 2011 et 2015, dont 750 millions pour l'amélioration de la qualité de service. L'entreprise veut également poursuivre la rénovation de plusieurs terminaux comme le 2B de Roissy-CDG.

SUPÉRIEURS AUX ATTENTES

Globalement, l'Ebitda d'ADP a progressé de 4,1% en 2009 pour totaliser 883 millions d'euros. Le résultat opérationnel courant a augmenté de 3,5% à 518,4 millions, tandis que le résultat net a diminué de 1,1% à 269,5 millions et que le chiffre d'affaires marque une hausse de 4,2% à 2,63 milliards d'euros.

Les analystes du consensus Thomson Reuters I/B/E/S anticipaient en moyenne un Ebitda de 861 millions d'euros, un résultat net de 268,5 millions et un chiffre d'affaires de 2,62 milliards.

De son côté, ADP espérait en début d'exercice réaliser un Ebitda compris entre 900 et 960 millions d'euros. Le 9 décembre, le groupe était revenu sur cette prévision et avait annoncé viser une fourchette de 850 à 880 millions.

Le conseil d'administration prévoit le versement d'un dividende de 1,37 euro par action, à comparer à 1,38 euro par action au titre de 2008.

Avec Tim Hepher, édité par Dominique Rodriguez