Pendant la séance des questions qui suit la déclaration officielle du Conseil des Gouverneurs, Mario Draghi a insisté sur le risque d'une inflation basse pour une longue période, qui devrait être confirmé par les prévisions qui seront publiées en juin, rappelle AFIM réactif dans une note. En suggérant qu'une "action" à la prochaine réunion était acquise, il a de fait encore assoupli la position de la BCE. Dans ce cadre, JP Morgan, Goldman Sachs, UBS ou encore Unicredit anticipent une baisse des taux en juin, indique la société de gestion.

L'impact sur le niveau de l'euro semble important : la monnaie unique traitait à 1,395 dollars par euro jeudi matin. En effet, les investisseurs s'attendent désormais à un taux négatif sur les dépôts laissés à Francfort par les banques commerciales, élément qui a une symbolique toute particulière. A l'inverse, les chances d'un assouplissement quantitatif sont réduites, souligne AFIM réactif.

Les obligations souveraines libellées en euro en profitent pour établir de nouveaux records. En particulier, la France emprunte à 10 ans à 1,89 % et l'Italie à 2,95%. Selon le gérant, les spreads (les primes de risques par rapport aux titres allemands) ne rémunèrent plus suffisamment la sensibilité des titres périphériques à une croissance toujours fragile. Aussi, les élections européennes en fin de mois rappelleront peut-être au marché que le risque politique - la percée de partis anti-européens - est au plus haut. AFIM réactif a initié une position vendeuse sur les titres italiens (2% des encours).

Sur le marché des changes, le gérant a implémenté une position longue sur le peso mexicain contre le dollar. L'accélération de la reprise américaine alors même que la Fed semble maintenir une position accommodante lui semble très positive pour une devise délaissée des investisseurs. Les taux directeurs à 3,5% de la Banco de Mexico offrent un carry très attractif. La position représente aujourd'hui 7% des encours.

Enfin, le gérant juge nécessaire de rappeler que les valeurs technologiques américaines continuent leur chute. Relativement à l'indice S&P 500, le Nasdaq est au plus bas depuis septembre 2013 après de nouvelles ventes massives mercredi dernier. AFIM réactif privilégie toujours un scénario de hausse des actions américaines, mais une capitulation à court-terme pourrait selon le gérant entraîner des séances de forte volatilité.