(Actualisé avec détails de l'accord, réactions)

par Ilona Wissenbach

STUTTGART, Allemagne, 6 février (Reuters) - Le syndicat IG Metall et le patronat allemand ont conclu dans la nuit de lundi à mardi un accord sur les salaires et le temps de travail couvrant le secteur industriel du sud-ouest de l'Allemagne.

Ce texte devrait servir de base pour les autres régions de la première économie européenne.

L'accord négocié entre les représentants d'IG Metall et de la fédération patronale régionale Südwestmetall prévoit notamment une augmentation de 4,3% des salaires en avril et une hausse d'autres éléments de rémunération étalée sur 27 mois, a précisé devant la presse Roman Zitzelsberger, dirigeant d'IG Metall dans le Bade-Wurtemberg.

En plus de l'augmentation d'avril, les salariés toucheront des primes mensuelles de 100 euros de janvier à mars. A partir de 2019, l'accord prévoit aussi une prime annuelle fixe de 400 euros et un versement équivalent à 27,5% de leur congés payés mensuels.

Autre demande clef du syndicat entérinée par l'accord, les salariés pourront réduire leur temps de travail hebdomadaire de 35 à 28 heures pour s'occuper de leurs enfants ou prendre en charge des parents malades ou âgés sur une période maximale de deux ans.

En contrepartie, le patronat obtient un accroissement de la possibilité de porter à 40 heures, sur la base du volontariat, le temps de travail hebdomadaire pour faire face avec plus de souplesse à une hausse temporaire des commandes.

"Les salariés auront plus d'argent dans leur poche en termes réels, ils recevront une juste part des bénéfices de leur entreprise et cela stimulera la consommation", a déclaré Roman Zitzelsberger à l'issue de treize heures de négociations.

IG Metall réclamait une hausse annuelle de salaire de 6% pour les 3,9 millions d'ouvriers de la métallurgie afin qu'ils touchent les dividendes de la reprise économique caractérisée notamment par un chômage au plus bas depuis la réunification allemande, en 1990.

Les investisseurs redoutaient qu'une trop forte augmentation des salaires ne vienne s'ajouter aux pressions inflationnistes.

L'accord-pilote trouvé à Stuttgart concerne un demi-million de salariés employés dans le sud-ouest de l'Allemagne, siège de groupes industriels puissants comme le fabricant automobile Daimler.

Négociateur patronal, Stefan Wolf a estimé que l'accord serait difficile à admettre pour les entreprises mais s'est félicité de sa durée qui, a-t-il, permettra aux sociétés de se préparer.

En parallèle à ces négociations, qui en étaient lundi à la sixième round, IG Metall avait organisé une série de grèves de 24 heures et menaçait en cas de nouvel échec de consulter la base sur des actions sociales plus larges.

Les grèves de la semaine dernière ont représenté un manque à gagner de l'ordre de 200 millions d'euros pour l'industrie automobile, ses sous-traitants et d'autres entreprises comme Airbus. (Henri-Pierre André pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Airbus SE, Daimler, Ford Motor Company, MAN, Volkswagen