En effet, aux yeux de ce mouvement de pensée, cette société conjugue tous les vices : pollueuse et néo-colonialiste, multinationale mais intrinsèquement américaine...

Par-delà le caractère foncièrement daté et la stérilité de ce type de polémique, force est cependant de reconnaître qu'Exxon n'est pas, loin s'en faut, l'un des acteurs les moins inspirés sur la grande scène de la recherche de sources d’énergie "propre".

En premier lieu, la société s'est jusqu'à présent objectivement, et fort sagement il faut bien le dire, tenue à l'écart des efforts un tantinet hystériques de développement de la filière des biocarburants. De fait, comme tout un chacun peut le constater aujourd'hui, les biocarburants sont, en l'état actuel des choses, produits essentiellement à partir de céréales et oléagineux, ce qui nécessite beaucoup de terres arables, d'eau potable mais également d'énergie... Leur développement est donc objectivement constitutif de davantage de risques que d'opportunités, ce qui devrait le condamner à terme.

Il en va en revanche différemment d'autres types de biocarburants, produits à partir de biomasse ou de cellulose notamment. Mais ce sont surtout ceux issus d'algues qui semblent, et de loin, offrir le meilleur bilan énergétique et donc le potentiel le plus prometteur. Ici, en effet, pas besoin de terres arables ou d'eau potable mais simplement de soleil et de dioxyde de carbone ; Exxon investit donc aujourd'hui significativement dans une technique visant à récupérer les émissions massives de co2 des raffineries de pétrole pour produire des algues et donc du biocarburant ; le meilleur des deux mondes ?...

L’avenir le dira mais, précisément, c'est là que le bât blesse : il faudra en effet au moins une dizaine d'année pour que cette filière soit viable commercialement. Au final, même si sa succession est d'ores et déjà activement préparée par ses plus fidèles sujets, le pétrole n'est pas près d'être détrôné...
http://www.accroche-com.fr/~abnamro/quotidienne/_interface/images/diapason_LOGO.gif'>