Saisi par un syndicat, le tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine) a imposé mardi au géant américain de limiter ses activités aux produits essentiels le temps de conduire cette évaluation, sous peine d'une astreinte pouvant atteindre jusqu'à un million d'euros par jour.

Dans un document adressé aux représentants du personnel avant une réunion prévue dans l'après-midi, Amazon explique avoir l'intention de fermer ses six centres de distribution en France, qui emploient plus de 10.000 personnes, à partir de ce jeudi et jusqu'à au moins lundi prochain.

"La société est contrainte de suspendre toute activité de production dans l'ensemble de ses centres de distribution pour mener à bien l'évaluation des risques inhérentes à l'épidémie de COVID-19 et prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de ses salariés", peut-on lire dans le document.

Dans cet intervalle, la société précise qu'elle envisage de recourir au dispositif de chômage partiel pour les salariés de ses entrepôts.

Un peu plus tôt dans la journée, Amazon avait fait part de sa "perplexité" concernant la décision du tribunal de Nanterre contre lequel elle envisage de faire appel.

Le groupe basé à Seattle est interpellé dans plusieurs pays sur la sécurité et les conditions de travail des salariés qui travaillent dans ses entrepôts face à la propagation de l'épidémie de coronavirus.

Le distributeur a renforcé ses mesures de protection à marche forcée pour maintenir ses entrepôts ouverts et continuer à livrer des consommateurs confinés chez eux.

Jugeant insuffisantes les mesures mises en place, des organisations syndicales françaises réclament depuis plusieurs semaines l'interruption de ses activités, ou à défaut leur limitation.

En Bourse, l'action d'Amazon reculait de 1,3% à 2.253 dollars en début de séance à Wall Street alors que le Nasdaq cédait 1,64% au même moment. Depuis le début de l'année, le titre, qui a atteint des plus hauts historiques, affiche une progression de 22,5% alors que l'indice américain a reculé de 7,2% sur la même période.

(Avec Sarah White et Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot et Blandine Henault)

par Mathieu Rosemain et Gwénaëlle Barzic