Contexte
Sur le premier trimestre 2017 les résultats des géants de l'agroalimentaire ont bénéficié d'une hausse des prix, après des années marquées par une pression déflationniste en Europe, un ralentissement de l'activité en Chine et des crises économiques en Russie et au Brésil. Ainsi Unilever (Knorr, Lipton,…) a affiché une accélération inattendue de ses ventes au premier trimestre (+2,9%) et un relèvement de 12% de ses dividendes trimestriels. Le groupe a généré l'intégralité de sa croissance organique sur la période grâce à des hausses de prix. Le constat est similaire pour Nestlé : si la croissance de l'Amérique du Nord reste faible, les ventes en Europe et en Asie ont été meilleures qu'attendues.
Néanmoins tous les acteurs n'ont pu bénéficier de la progression des prix dans les mêmes proportions. Le chiffre d'affaires de Danone a affiché une augmentation en valeur de 3,3%, mais à données comparables le chiffre d'affaires du groupe n'a que faiblement progressé (+0,7%). En effet, les volumes ont reculé de 2,3%, du fait des difficultés du groupe dans les produits laitiers frais.
Perspectives et Enjeux
Le bio et le segment des protéines laitières alternatives au lait d'origine animale sont des créneaux très porteurs pour les géants de l'agroalimentaire du fait de l'engouement pour ces produits. Le marché a doublé, à 21 milliards de dollars entre 2009 et 2015 selon Euromonitor. Les acquisitions se multiplient. Coca-Cola a repris AdeS, la marque de lait de soja de l'anglo-néerlandais Unilever en Amérique latine. Danone a récemment acquis l'américain WhiteWave, pour 12,5 milliards de dollars. Cette opération va considérablement renforcer sa position dans le bio et les yaourts à base de protéines végétales (amande, soja, riz) aux Etats-Unis et en Europe, où Danone acquiert ainsi Alpro, le spécialiste des produits d'origine végétale dont les ventes ont été multipliées par deux depuis 2012.